Par l'intermédiaire de leurs "maisons mères" respectives, le Mouvement des Entreprises de France (Medef) et l'Union Professionnelle Artisanale (UPA), les organisations professionnelles du BTP risquent de s'affronter à nouveau sur le terrain du social. L'accord sur le développement du dialogue social que vient de signer l'UPA et cinq syndicats a été vivement critiqué par le Medef et qualifié de "stupéfiant" par le président de la FFB.

Dans la soirée de mercredi 12 décembre, l'UPA et ses trois composantes (Capeb, Cnams et Cgad) ont signé avec les cinq organisations syndicales de salariés (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT-FO et CGT)un accord destiné à développer le dialogue social dans l'artisanat.

Selon l'UPA, cet accord s'inscrit dans le droit fil du relevé d'orientation émis par les partenaires sociaux en juillet 2001 définissant les "voies et moyens de l'approfondissement de la négociation collective". Concrètement, il se traduit pour les entreprises par un prélèvement correspondant à "0,15% du montant de la masse salariale servant d'assiette à la contribution au financement de la formation professionnelle continue, destinée à assurer le financement du dialogue social" .

Dans un communiqué publié avant la signature officielle, le Medef dénonce "l'accord conclu entre l'UPA et les syndicats instituant un nouveau prélèvement obligatoire sur les entreprises pour financer le fonctionnement de ces organisations". "Cette disposition est contraire au dialogue social qui ne peut être fondé que sur les principes de liberté d'association et de cotisation, seuls garants de l'indépendance des partenaires sociaux et de leur liberté d'expression" ajoute l'organisation patronale qui "s'étonne" également que "l'UPA prenne à nouveau des positions contraires à l'esprit et à la pratique des organisations d'entrepreneurs".

Par ailleurs, Alain Sionneau, président de la FFB et vice-président du Medef s'est déclaré "stupéfiait" de cette signature. "Cette opération sonne le glas du syndicalisme indépendant dont le fondement est le paiement volontaire de cotisations à une organisation librement choisie", a déclaré Alain Sionneau cité par le quotidien Les Echos. "Cette manipulation suscite la colère de milliers de nos chefs d'entreprises artisanales. Jamais nous n'accepterons qu'une décision émanant d'une organisation telle que l'UPA puisse s'imposer à des professions telles que la nôtre, avec lesquelles elle n'entretient aucun lien", a-t-il conclu.

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