Complexité de la démarche pour obtenir la mention RGE, dysfonctionnement du principe d'éco-conditionnalité… les artisans affichent leur mécontentement et la difficulté à mettre en place l'éco-construction. Détails en chiffres avec le dernier baromètre du CERFRANCE.

Le principe d'éco-conditionnalité des aides, qui implique que les artisans doivent désormais être labellisés RGE, est loin de faire l'unanimité dans le monde de l'artisanat du bâtiment. D'ailleurs, un collectif baptisé "RGE… pas comme ça!", créé le 15 octobre 2014 à l'initiative des associations Eco-bâtir et Approche EcoHabitat, n'a pas hésité à pointer du doigt les dysfonctionnements du dispositif.

 

Le dernier baromètre du CERFRANCE (réseau de conseil et expertise comptable) réalisé par Ipsos, conforte ce constat. Ainsi, 43 % des artisans du bâtiment voient le principe de l'éco-conditionnalité et du RGE (Reconnu Garant de l'environnement) comme un contrainte, contre 26 % qui l'envisagent comme une opportunité. Ce sont les entreprises du second œuvre qui pointent le plus du doigt le RGE et l'éco-conditionnalité. Conséquence, les artisans ayant répondu à l'enquête estiment à 75 % que l'entrée en vigueur de l'éco-conditionnalité dans les deux prochaines années ne favorisera pas l'embauche.

Des chantiers qui peinent à décoller

Concernant les chantiers 'd'éco-construction et RGE', seuls 35 % des artisans interrogés ont déjà effectué des chantiers de ce type et 23 % indiquent qu'ils ne devraient pas en réaliser d'ici à un ou deux ans. Parmi les freins évoqués au développement de l'éco-construction : la faible demande de la part des acheteurs et la difficulté à obtenir des aides suffisantes. Résultat : même si la loi encourage l'éco-conditionnalité et la certification RGE, il semble que les professionnels du bâtiment ne soient pas encore convaincus par ces changements.

Enquête réalisée sur 501 artisans du bâtiment d'entreprises de 0 à 5 salariés du 12 au 14 janvier 2015

Découvrez le détail de l'étude en pages suivantes…

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L'éco-conditionnalité : opportunité ou contrainte ?

Cerfrance
Cerfrance © CERFRANCE/Ipsos
Le principe de l'éco-conditionnalité et le RGE sont perçus à 43 % comme une contrainte. 26 % pensent qu'il peut représenter une opportunité.

Les perspectives de créations de postes liées à l'entrée en vigueur de l'éco-conditionnalité

CERFRANCE
CERFRANCE © CERFRANCE/Ipsos
Dans les deux prochaines années, 75 % estiment que l'entrée en vigueur de l'éco-conditionnalité ne se traduira pour leur entreprise par de nouvelles embauches.

Les coûts liés à l'éco-conditionnalité

CERFRANCE
CERFRANCE © CERFRANCE/Ipsos
D'ici à deux ans, les artisans interrogées estiment que l'entrée
en vigueur de l'éco-conditionnalité se traduira pour leur entreprise
par des coûts d'investissement faibles à 46 % et élevés à 43 %, en
matière de formation, de qualification et d'équipements.

Les chantiers d'éco-construction

Les chantiers d'éco-construction
Les chantiers d'éco-construction © CERFRANCE/Ipsos
Au cours des deux dernières années, la demande en matière d'éco
-construction de la part des clients des artisans interrogés a diminué de 20 % et a augmenté de 18 %.

Labellisation ou certification qualité environnementale des entreprises

Labellisation
Labellisation © CERFRANCE/Ipsos
54 % des personnes interrogées disent ne pas avoir de Labellisation ou certification qualité environnementale et ne l'envisagent pas pour l'instant.