INQUIETUDE. L'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem) alerte les pouvoirs publics des conséquences de la suppression du tarif réduit de la taxe intérieure sur la consommation des produits énergétiques (TICPE) sur le gazole non routier (GNR).

Le mardi 13 novembre 2018, l'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction a publié un communiqué d'alerte concernant la prochaine suppression, le 1er janvier 2019, du tarif réduit de taxe intérieure sur la consommation des produits énergétiques (TICPE) sur le gazole non routier (GNR). "Pour les industries de carrières et matériaux de construction, composées à 80 % de PME et TPE, l'augmentation brutale et soudaine du prix du carburant sera extrêmement lourde de conséquences, alors même que le secteur se relève d'une crise sans précédent et que la reprise dans le bâtiment est beaucoup plus faible qu'annoncée", explique l'Unicem.

 

Le gouvernement souhaite accompagner les grands rouleurs

 

Plus particulièrement, les producteurs de minéraux industriels estiment le surcoût global de cette mesure à environ 12 M€ par an pour les entreprises. Pour les producteurs de pierres naturelles françaises, "déjà soumis à une très forte concurrence internationale", précise l'Unicem, la hausse de 4 à 8 % des coûts de production ne pourra pas être répercutée. L'union ajoute que "toute augmentation de coûts est destructrice d'emplois et synonyme de perte de compétitivité". Elle compte "peser de tout son poids" pour faire supprimer cette mesure ou "au moins", la mise en place d'un dispositif d'accompagnement pour les entreprises du secteur.

 

Invité sur RTL, le Premier ministre a confirmé la future hausse globale du prix du carburant, de 3 à 6 centimes à partir du 1er janvier 2019, ainsi que le maintien de la taxe carbone. S'il est revenu sur les dispositifs d'accompagnement des Français vers des solutions d'énergie et de transports plus propre, la question de la suppression du tarif réduit de la TICPE sur le GNR n'a pas été évoquée. Cependant, Édouard Philippe a suivi la volonté du président de la République en annonçant un élargissement et une modification des indemnités kilométriques "pour les grands rouleurs (environ 60 à 70 km par jour), et notamment pour les petites cylindrées. Nous voulons que ceux qui roulent beaucoup et avec des voitures propres ou qui consomment peu soient avantagés". A ce jour, le Premier ministre indique que 5 millions de Français perçoivent ces indemnités kilométriques.

 

Le 6 novembre dernier, Patrick Liébus, président de la Capeb, déclarait à ce propos : "Il est hors de question que les entreprises prennent à charge le coût du gasoil pour leurs salariés. Nous avons suffisamment de charges comme cela. Et les pouvoirs publics récupéreront déjà l'argent de la suppression du taux réduit de TICPE pour nos entreprises. C'est trop".

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