Mardi et mercredi sont conviés, à Londres, une trentaine de ministres de l'Energie et de l'Environnement de 20 pays du Nord et du Sud pour discuter du changement climatique et des technologies énergétiques déjà disponibles.

Cette réunion, informelle, fait partie de la préparation du sommet des huit pays les plus industrialisés, prévu du 6 au 8 juillet à Gleneagles en Ecosse (G8 : Etats-Unis, Grande-Bretagne, Japon, Canada, Russie, Allemagne, France, Italie). Les pays invités sont ceux qui auront les plus gros besoins en énergie dans les 30-40 ans à venir, soulignent les organisateurs. Ce sont aussi les premiers émetteurs mondiaux actuels de CO2 et les principaux producteurs charbonniers.

Président du G8 pour 2005, M. Blair s'est fixé deux priorités, changement climatique et Afrique. A Gleneagles il détiendra aussi la présidence semestrielle de l'Union européenne et disposera ainsi d'un poids accru pour faire avancer ces dossiers. Outre le G8 sont attendus à Londres trois autres pays industriels (Australie, Espagne, Pologne) et les poids lourds du Sud (Chine, Inde, Brésil, Afrique du Sud, Corée du Sud, Indonésie, Mexique, Iran, Nigéria).

Les rejets de gaz carbonique et autres substances réchauffant l'atmosphère sont majoritairement dûs à l'utilisation des énergies fossiles dont la plus polluante est le charbon (devant le pétrole et le gaz). Les énergies fossiles, dont l'usage augmente avec la croissance économique, continueront d'assurer la majorité de l'approvisionnement énergétique mondial «dans l'avenir prévisible», rappelle le gouvernement britannique. L'urgence est donc, selon lui, d'accélérer en direction du Sud la diffusion du «charbon propre» et autres procédés industriels, déjà sur le marché, qui rendent moins polluant l'usage des énergies fossiles.

La réunion aura pour arrière-plan le boom économique actuel des pays émergents, qui risque d'entraîner une envolée incontrôlable des émissions de CO2 et à terme un cataclysme planétaire. Face à l'accélération du changement climatique, M. Blair juge indispensables de nouvelles réductions des gaz à effet de serre après 2012, l'échéance du protocole de Kyoto.

Comme l'Union européenne jeudi dernier, il a déclaré à plusieurs reprises que les Etats-Unis et les pays émergents devraient se joindre à l'avenir aux efforts de la communauté internationale.

Les quotas de réduction fixés par Kyoto ne ciblent que les pays industriels. Jugeant leur quota trop contraignant, les Etats-Unis ont rejeté le protocole. Ils misent désormais sur les technologies propres du futur pour régler l'effet de serre. Les pays émergents, de leur côté, invoquent fréquemment la défection américaine pour refuser tout engagement contraignant de maîtrise d'émissions, synonyme à leurs yeux d'entrave au développement.

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