Le cyclone Gamède qui a ravagé la Réunion ce week-end a causé de nombreux dégâts matériels. Actuellement, près de 80.000 foyers sont privés d’eau et d’électricité et le réseau routier est très fortement perturbé.

Le cyclone Gamède qui a sévi ce week-end sur l’île de la Réunion a provoqué de nombreux dégâts matériels. Lundi, 80.000 foyers étaient privés d’eau et d’électricité selon le communiqué de la préfecture de la Réunion et environ 6.000 lignes de téléphone fixe étaient encore coupées.

Actuellement, les conditions météorologiques sont difficiles. Le niveau de précipitions est conséquent, la houle cyclonique atteint même une amplitude de 4 à 7 mètres.

Quant à la situation routière, elle est très perturbée. A Saint-Louis, le pont Saint-Étienne, d’une longueur de 520 mètres, a cédé dimanche matin après la rupture d’un barrage naturel. Cette structure est aujourd’hui complètement détruite. «C’est une catastrophe qui perturbera sérieusement l’activité économique du sud», a indiqué Cyrille Halmicaro, le maire de Saint-Louis. Le préfet a souligné qu’il faudrait «au moins deux ans» avant de reconstruire le pont et a annoncé des mesures d’urgence pour que le sud ne soit pas coupé de l’île. Les ponts de la rivière des galets font aussi l’objet d’une expertise, la circulation est actuellement déviée. Un éboulement de pierres d’une masse de 7 tonnes environ a eu lieu sur la route du littoral au PR4-600.

Les aéroports de Gillot et de Pierrefonds ont repris leur activité normale.

Gamède a également touché les cultures notamment celles de la canne à sucre et de bananes. Selon le président de la confédération générale des planteurs et éleveurs de la Réunion, Jean Yves Minatchy, la pluie et le vent ont engendré des dégâts «considérables».

Le cyclone Gamède n’a pas fait de victime, seul un automobiliste a été grièvement blessé. Près de 199 personnes sont hébergées dans les centres communaux.

Le ministre de l’outre-mer, François Baroin, a demandé «que soit engagée sans délai la procédure de reconnaissance de l’état de catastrophe naturel». Il souhaite également «une évaluation rapide des dommages pour la prise en charge des indemnisations de première urgence par le fonds de secours du ministère de l’outre mer».

Les 10 derniers grands cyclones à la Réunion

26 et 27 janvier 1948 : 165 morts. Au plus fort de la nuit du 26 - 27 janvier, on estime que les rafales de vents ont dépassé les 300 kilomètres à l'heure.
Jenny le 28 février 1962 : 36 morts et 150 blessés.
Giselle en 1964 : Ce cyclone s’est surtout accompagné de pluie diluvienne (1689 mm en 24h à Belouve), et a causé des dégâts très importants sur les cultures
Denise en 1966 : 3 morts et de nombreux dégâts agricoles
Hyacinthe du 18 au 27 janvier 1980 : 25 morts. Le cyclone Hyacinthe est passé par trois fois très près de La Réunion.
Clotilda du 13 au 14 février 1987 : 9 morts. En trois jours les hauteurs d'eau cumulées ont atteint des valeurs impressionnantes : 1.855 mm à la Plaine des Palmistes.
Firinga le 29 janvier 1989 : 52 blessés, 4 morts. A la Plaine des Cafres il est tombé 700 mm d'eau en moins de 24 heures.
Colina du 18 au19 janvier 1993 : 2 morts. Le long de la route du littoral, les vagues ont atteint par moment 12 mètres de hauteurs.
Hollanda le 11 février 1994 : il passe au plus près de la côte sud-est de La Réunion à environ 20 km à l'est de Saint-Philippe. Les rafales dépassent les 230 km/h. Dégâts sur les infrastructures et les cultures.
Dina le 22 janvier 2002 : les conséquences de ce cyclone ont été très importantes en terme de vent et de précipitations. Les vents ont fréquemment dépassé les 180 km/h sur le littoral. Dans les hauts, ils ont même atteint localement les 250 km/h en rafales.

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