Durant deux jours, le Premier ministre a reçu les différents syndicats et représentants patronaux dans le cadre de la concertation sur le brûlant sujet des retraites. "Il va falloir travailler sur les solutions", a indiqué Jean-Marc Ayrault. Des solutions qui semblent encore loin d'être trouvées… Explications avec Patrick Liébus, vice-président de l'UPA.
Le casse-tête des retraites s'est poursuivi les 4 et 5 juillet 2013, avec les réunions de concertation entre le Premier ministre et l'ensemble des représentants des salariés et des dirigeants. Car l'enjeu est de taille : tous s'accordent à dire qu'il faut sauver le système actuel de répartition, tout en prenant en compte l'allongement de l'espérance de vie et les problèmes de financement à court et moyen termes qui en découlent.
Garantissant un "effort équitablement réparti", Matignon a réitéré les trois problématiques les plus importantes de ce dossier : l'égalité hommes-femmes ; les jeunes entrant tard sur le marché du travail ; la pénibilité.
Restaurer la confiance chez les Français
Au sortir de ces négociations, Patrick Liébus a confirmé les positions de l'UPA devant Jean-Marc Ayrault, Michel Sapin (ministre du Travail) et Marisol Touraine (ministre des Affaires sociales et de la Santé). Ainsi, l'organisation patronale dit avant tout souhaiter "une réforme qui restaure la confiance" chez les Français. Pour l'organisation, quatre axes sont prioritaires : conserver le niveau des pensions des retraités indexé sur l'inflation ; refuser toute hausse des cotisations vieillesse ; ajuster la durée d'assurance sur les gains d'espérance de vie et donc augmenter le nombre de trimestres requis pour obtenir une retraite à taux plein ; abaisser l'âge légal de départ à la retraite pour assurer un retour pérenne à l'équilibre financier des régimes de retraite.
"Nous avons un gros point de désaccord, reconnaît Patrick Liébus, c'est celui de la hausse des cotisation vieillesse". Pour cela, l'UPA aimerait que soit adoptée une modification de l'assiette de la protection sociale. "Il faut trouver une diversification des ressources pour que ce ne soit pas systématiquement ponctionné sur la protection sociale", s'insurge le vice-président de l'UPA. Celui-ci a également, aux côtés des deux autres vice-président et du président de l'UPA, abordé le problème de l'allongement du temps de travail et la durée de l'âge légal du départ à la retraite : "Nous sommes favorables à un recul progressif, mais il faut faire attention aux carrières longues", prévient Patrick Liébus. Il invite même à "trouver une convergence entre les régimes des secteurs privé et public ainsi qu'avec celui des régimes spéciaux. Il faut mettre tout cela à plat".
Le faux problème de la pénibilité
Autre sujet brûlant, celui de la pénibilité. "Avant de parler de pénibilité, il faut travailler sur la prévention", martèle Patrick Liébus. Et notamment sur le thème de la santé/sécurité, dont il a rappelé qu'il a été mis à mal par une décision du Conseil constitutionnel, qui a contribué davantage à affaiblir la notion de pénibilité. Les deux ministres présents lors de la réunion ont reconnu "chercher des solutions"…
Puis, les sujets sur l'emploi et la retraite des jeunes, des seniors et des femmes, de la CSG ou encore celui des polypensionnés ont été abordés. Marisol Touraine devait reprendre contact ce lundi avec toutes les organisations présentes à ces réunions de concertation afin d'entamer désormais un travail davantage axé sur l'aspect technique du dossier.