GRAND PRIX DE FRANCE. Longtemps cantonné au rôle de piste d'essais hivernaux, le circuit Paul Ricard connaît de nouveau l'excitation d'un weekend de course avec le retour de la Formule 1 en France. Le cabinet Architecture 54, qui participe à ses rénovations depuis 2008, a remodelé le tracé et adapté les tribunes. Découverte.
Cela faisait 10 ans que les fans français de Formule 1 n'avaient plus de Grand Prix national, malgré la présence d'une écurie (Renault) et de plusieurs pilotes de talent (Romain Grosjean, Esteban Ocon). Mais ce 24 juin 2018, les monoplaces les plus performantes du monde sont de retour dans le Var, sur le mythique circuit du Castellet. La piste, voulue par Paul Ricard dans les années 1970, avait déjà été délaissée au profit de Magny-Cours dans la Nièvre, mais elle avait connu une seconde jeunesse au tout début des années 2000 en devenant la High Tech Test Track (HTTT), une plateforme d'essais offrant pas moins de 167 combinaisons de tracés possibles, allant de 826 mètres à 5,86 km de longueur (celle utilisée par les F1).
Le cabinet d'Architecture 54, composé de Pascale Bartoli et Thierry Lombardi, œuvre depuis 2008 aux divers travaux de rénovation. Et, une fois de plus, le directeur du circuit, Stéphane Clair, a fait appel à ces spécialistes des sports mécaniques pour adapter l'enceinte à la Formule 1 de 2018. Les opérations ont été nombreuses, extensives mais rapidement menées entre l'année 2017 et ce printemps : la géométrie du tracé a été revue pour améliorer les possibilités de dépassements, le tarmac refait pour assurer l'adhérence des monoplaces et un centre de presse créé selon les besoins des journalistes.
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Une tribune de 4.000 places
La tribune a été réalisée en deux mois et demi, un délai record. Le retour de la Formule 1 devrait faire connaître des records d'affluence au circuit, dont le dernier gros événement a été le retour du Bol d'Or (moto) en septembre 2015, où près de 74.000 spectateurs étaient venus.
Création de cinq stands
Le plateau de Formule 1 se compose de 10 écuries soit 20 monoplaces, mais d'autres formules nécessitent plus d'espace. Cinq stands ont été créés pour accueillir 20 voitures supplémentaires.
Surfaçage de la piste
L'asphalte du circuit, qui datait de 2003, a été rénovée. Les enrobés ont été rabotés puis une nouvelle couche de roulement a été déposée, afin de garantir l'adhérence en toute situation des voitures et motos.
Surélévation du bâtiment des stands
Afin de créer une salle de presse aux standards internationaux, le bâtiment "Pitbuilding II" qui datait de 2010 a été réhaussé. De nouveaux espaces ont ainsi été créés. Le chantier a été mené en six mois, de décembre 2017 à mai 2018.
Modification du S de la Verrerie
Trois virages ont été modifiés pour faciliter les dépassements et améliorer le spectacle. Le virage en S de la Verrerie a été redessiné et moins accentué, peut-être pour ressembler à un autre S mythique, celui du Mans.
Modification du virage du Camp
Situé à l'extrémité Ouest de la piste, le virage du Camp a été légèrement évasé.
Modification du virage du Pont
Le virage du Pont a lui aussi bénéficié d'un restyling emprunté au virage d'un autre tracé à Austin (Texas).
Ligne droite du Mistral
Le tracé du Paul Ricard, sur un relief très plat, est caractérisé par sa très longue ligne droite dite du Mistral, qui s'étend sur 1,8 km et qui permet d'atteindre des vitesses très élevées.
Driving Center
L'école de pilotage, dont le bâtiment date de 2013, a permis à Architecture 54 de créer une identité visuelle reconnaissable, déclinée depuis sur tous les bâtiments du site, à l'image des zones de dégagement qui ne sont plus en gravier mais en asphalte recouvert de bandes abrasives de couleurs vives (rouge ou bleu).
Des machines JCB sur la grille de départ
Le constructeur d'engins JCB fournit un ensemble de machines à l'organisation pour aider à la préparation de la course. Douze Telescopic 531-70 (3,1 tonnes) et un gros Telescopic 540-200 (4 tonnes) plus deux chariots élévateurs Teletruk, sont présents, tous équipés de fourches pour les travaux de manutention. Les douze premiers sont dotés de potences dédiées et positionnés tout au long du tracé pour récupérer des voitures endommagées sur le circuit. Une nacelle ciseau S1930E aide également au montage d'un bâtiment de trois étages en containers, qui constitue le siège de l'équipe Williams Racing, qui sera alimenté en électricité par deux groupes électrogènes JCB.
Partenariat avec Williams Racing
Pour la deuxième saison consécutive, le groupe JCB est sponsor de l'écurie Williams. Son logo sera donc visible sur les monoplaces Williams-Mercedes FW4, sur les ailes arrière et les ailettes, ainsi que sur l'arceau de protection situé autour de la tête du pilote. La marque sera également apposée sur les tenues et casques des membres de l'écurie, y compris sur les casques de Lance Stroll, Sergey Sirotkin et du vétéran Robert Kubica.