Le musée des Beaux-Arts de la ville de Paris, dit Petit Palais, rouvrira au public le 10 décembre. Lumière sur un gigantesque travail de rénovation effectué par l’Atelier d’architecture Chaix & Morel...

«Après de longs mois de restauration et de modernisation, le Petit Palais a retrouvé sa beauté originelle, avec ses amples volumes, ses aisances de circulation, son abondance de lumière naturelle et ses jeux de perspectives visuelles vers les jardins intérieur et extérieur», explique son directeur, Gilles Chazal, conservateur général du Patrimoine. «Le musée a aussi été doté de toutes les commodités techniques attendues dans un établissement recevant du public et chargé de préserver un patrimoine considérable», ajoute-t-il.

Tous ces éléments, l’architecte Philippe Chaix (Atelier d’architecture Chaix & Morel, maîtrise d’oeuvre) les a détaillés lors d’une visite organisée par la Maison de l’architecture en Ile-de-France, pour ses adhérents.
«Nous n’étions pas familiers des opérations de rénovation mais celle-ci (72,2 millions d’euros de budget) a été une expérience exceptionnelle, car elle nous a permis de redécouvrir un magnifique bâtiment 1900 qui, au cours des décennies, avait perdu sa transparence, sa lumière, ses couleurs», a commenté l’architecte.

La première étape a consisté à redonner une cohérence aux espaces muséographiques originaux dessinés par Charles Girault, afin de mieux gérer les flux des visiteurs. Les quatre corps de bâtiment, implantés en trapèze, ont donc été scindés en deux parties : côté Seine, le parcours payant réservé aux expositions temporaires (3.000 m2) ; côté Champs-Élysées, le parcours gratuit dédié aux collections permanentes (présentation de 1.300 oeuvres sur 5.000 m2, du tout début du XXe siècle à l’Antiquité).

Il a ensuite fallu s’attaquer à l’éclairage des galeries. A l’origine, la lumière naturelle pénétrait par de grandes baies vitrées, des verrières zénithales, et même par des occuli percés dans le plancher pour illuminer les sous-sol. Mais durant la deuxième moitié du XXe siècle, l’éclairage artificiel a peu à peu transformé le Petit Palais en «musée-catacombe», selon le terme de Philippe Chaix. L’architecte a donc réintroduit le jour de toutes parts.

«Aujourd’hui, il existe des systèmes de filtrage efficaces qui évitent la pénétration directe des rayons du soleil, assurent une lumière homogène et respectent les règles les plus rigoureuses de conservation des peintures», a assuré le maître d’oeuvre. Dans la galerie d’exposition temporaire par exemple, les fenêtres ont été munies de deux stores, l’un diffusant et l’autre occultant, alors que des plafonniers, dessinés dans l’esprit des verrières, complètent sans risque l’apport de lumière grâce à un système fluorescent.

La réouverture du bâtiment sur la lumière est aussi l’occasion de redécouvrir le jardin central, agrémenté de plantes exotiques et de bassins en mosaïques (Isabelle Schmidt, paysagiste). C’est sous ce jardin que l’Atelier d’architecture Chaix & Morel a dissimulé le nouvel auditorium (180 places), les espaces de réserve et les locaux techniques. L’accès se faisant depuis l’étonnante salle champignon.

A savoir : trois photographes - Patrick Tourneboeuf, Bruno Delamain et Flore - exposeront au Petit Palais leurs clichés du chantier dans la présentation intitulée «Regards croisés», à partir du 10 décembre 2005.
www.petitpalais.paris.fr

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