Selon la dernière enquête du cabinet d'étude Altares, en Europe, les paiements interentreprises restent sous pression. Les retards de règlement sont au plus haut depuis 18 mois à 13,7 jours. Dans ce contexte, comment se comporte la France ? Quid du bâtiment ? Réponses.
En Europe, au troisième trimestre 2012, les paiements interentreprises montrent toujours des signes de faiblesse avec des retards de règlement à 13,7 jours. L'Allemagne reste la bonne élève du classement avec 6,2 jours de retard seulement tandis que les pays du Sud peinent à résister : "Si l'Espagne repasse sous la barre des 20 jours, le Portugal approche désormais les 30 jours, et l'Italie signe une forte dégradation à 17,6 jours, délais au plus haut sur 3 ans", explique l'étude du cabinet Altares.
Reste tout de même que 41,7% des entreprises européennes payent leurs fournisseurs sans retard. Mais cela ne suffit pas pour autant pour envisager une éclaircie : "Force est de constater que le troisième trimestre 2012 amorce une tendance défavorable. La fragilité de la consommation pèse sur l'activité des métiers plutôt orientés B to C. Les entreprises, et particulièrement les petites, sont confrontées à des tensions de trésorerie. Les chiffres d'affaires sont à la peine voire en recul, les marges s'effritent", explique Thierry Millon, responsable des analyses Altares. Et d'ajouter : "La fin de l'année, traditionnellement forte dans le commerce notamment, pourrait ne pas suffire à renflouer les trésoreries". D'ailleurs, le sujet a mobilisé la semaine dernière puisque la FNBM (fédération du négoce de bois et de matériaux de construction) a indiqué lors d'une réunion qu'elle "avait sollicité la mise en place rapide de la médiation en matière de délais de paiement". Et de préciser : "Avoir écrit au ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, pour rappeler l'attachement des négociants aux 45 jours fin de mois, issu des accords dérogatoires à la LME, pourvu que ce délai soit respecté de l'amont à l'aval".
L'immobilier dans le rouge
En France, les entreprises sont moins d'une sur trois (32,3 %) à payer leurs fournisseurs sans retard, soit 1 % de moins par rapport au deuxième trimestre 2012. Et les chiffres sont éloquents puisque, les retards de règlement supérieurs à 15 jours augmentent de 1 % à 31,6 %, selon l'étude. La raison ? "Le manque de cash des entreprises", avance Altarès. Ainsi, en nombre de jours, les retards de paiement grimpent à 11,8 jours ce trimestre contre 11,5 jours trois mois plus tôt.
Dans le détail, le retard moyen de paiement se situe à 11,3 jours pour les microentreprises de moins de 10 salariés, 11,5 jours pour les PME de 10 à 250 salariés et 12,2 jours pour les ETI et GE de plus de 250 salariés. Par secteur d'activité, la construction "est à la peine", selon l'étude. En ligne de mire : le secteur immobilier où plus d'une entreprise sur dix (10,1 %) retarde ses paiements fournisseurs de plus de 30 jours. Pour le bâtiment, le chiffre est nettement moins élevé puisqu'il atteint 4,2%. On peut également souligner que 44,9% paie sans retard alors que pour l'immobilier le chiffre tombe à 23,9%.