CHANTIER. Avec ses lignes courbes et ses volutes en acier tournoyantes, le nouvel escalier d'un château de l'Orléanais se distingue par son élégance et ses détails minutieux. Œuvre réalisée par l'entreprise Hallou, il a nécessité six mois de travail intense et des compétences en menuiserie et ferronnerie. Explications avec Cyriaque Lair, gérant de l'entreprise.
Autrefois spécialisée dans la fabrication de tonneaux, l'entreprise Hallou a su capitaliser au fil des ans sur ses deux métiers historiques : la menuiserie et la ferronnerie. Aujourd'hui, créatrice d'escaliers, elle se sert de ces spécialités pour optimiser ses chantiers.
Pour preuve, un de ses récents projets : la restauration d'un escalier d'un château du 18ème siècle près d'Orléans. Ce monument, qui appartient à un propriétaire étranger, a lancé des grands travaux de rénovation dont la restructuration complète d'un escalier se hissant sur trois étages. "Auparavant, l'ensemble des éléments était en bois, mais les occupants souhaitaient un revêtement en marbre pour personnaliser la pièce", nous confie Cyriaque Lair, dirigeant de la société Hallou. Néanmoins, la tâche ne fut pas aisée, car il a fallu s'affranchir d'une difficulté majeure : les pentes discontinues et irrégulières du béton et du bois d'origine. "Nous avons dû rattraper les différents niveaux", note Cyriaque Lair. A cela se sont ajoutés les nombreux virages successifs, les angles et les diamètres inconstants… Autant de marques sur lesquelles l'entreprise s'est montrée particulièrement vigilante. Pour obtenir un rendu simple et chic, tout a été fait dans les règles de l'art : pré-études, dessins, plans, prototypes et relevé des cotes.
L'objectif de cette phase a été de calibrer parfaitement l'ouvrage béton pour ensuite concevoir dans les ateliers chaque pièce de bois et de métal. Cependant, un obstacle s'est dressé sur le chemin : "Nous avons rencontré une difficulté lors du relevé en 3D organisé avec un laser Faro. En effet, l'appareil nous a délivré trop d'informations pour être traitées et utilisées par nos logiciels de bureau d'études. Résultat : nous sommes passés par une prise de cotes sur site de manière traditionnelle", raconte le gérant de la société Hallou.
Travail en atelier
Une fois les données récupérées, des gabarits grandeur nature en bois contreplaqué ont été façonnés in situ afin de repérer chaque épaisseur, pente et virage. Ensuite, un long travail en atelier a eu lieu de juin à mi-juillet 2013. "L'ensemble a été fabriqué, soudé, débillardé, meulé sur notre site de production près de Rennes", souligne Cyriaque Lair. Et d'ajouter : "Nous avons même conçu un échafaudage en bois afin de réaliser l'escalier à l'échelle 1. Afin d'éviter toute erreur, les pièces les plus sensibles ont été vérifiées sur place au château, faisant ainsi des allers et retours avec l'atelier". Les équipes ont assemblé au total 70 mètres de linéaires de rampes et des garde-corps à blanc avant de les monter sur la propriété. Et le résultat est là : un monumental escalier en chêne massif agrémenté de volutes d'acier thermolaquées. Rappelant parfois l'escalier du célèbre paquebot Titanic, cette nouvelle pièce nous fait plonger tout naturellement dans un décor hors du temps !
Escalier monumental
Parmi les grandes étapes du projet, on peut citer les semaines de pré-études, de dessins, de plans, de prototypes, des relevés de cotes et construction de gabarits sur site.
Fabrication de l'escalier à l'échelle 1 en atelier
"Nous avons même conçu un échafaudage en bois afin de réaliser l'escalier à l'échelle 1. Afin d'éviter toute erreur, les pièces les plus sensibles ont été vérifiées sur place au château, faisant ainsi des allers et retours avec l'atelier".
Escalier monumental : Des défis à relever
"La base de l'escalier a été réalisée en béton. L'épaisseur de la base du limon n'était pas constante, les pentes et les courbes n'étaient pas régulières : le défi fût de concevoir une semelle basse en bois massif (chêne français 1er choix) qui devait s'adapter sur ce limon béton en 'récupérant' tous ces défauts pour fixer ensuite un remplissage de rampes avec une main courante aux lignes, pentes et courbes parfaites", explique l'entreprise.
Le calibrage du béton en amont
"Le défi fût aussi de calibrer parfaitement l'ouvrage en béton pour réaliser ensuite, à distance, dans nos ateliers toutes les pièces de menuiserie et de métallerie", souligne l'entreprise.
Pose de juin à mi-juillet 2013
Une fois l'ensemble des pièces fabriquées en atelier, place à la pose in situ.
Des semelles et mains courantes en chêne
La semelle basse et la main courante en chêne sont débillardées dans chaque virage, sur chaque volée d'escalier et tout autour des trémies du premier et du second étage.
Un escalier aux nombreuses courbes et volutes
Les équipes ont assemblé au total 70 mètres de linéaires de rampes et des garde-corps à blanc avant de les monter sur la propriété.
Un escalier en marbre et chêne
Au final, le projet offre un monumental escalier en chêne massif agrémenté de volutes d'acier thermolaquées.
Un escalier élégant
Recouvert de marbre, l'escalier se veut chic, mais pas "bling bling".
Programme : 70 mètres linéaires de rampes et garde-corps
Entreprise : Hallou
Durée du projet : 6 mois en 2013
Coût : environ 200.000 euros