EN IMAGES. Le coup d'envoi a été symboliquement donné pour la construction de deux résidences de logements, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), ayant recours, en structure, à un béton 100% recyclé.
C'est une "première mondiale", comme l'assurait déjà la société Holcim en mars dernier : deux résidences vont être édifiées pour le bailleur Seqens (filiale d'Action logement) en recourant à un béton "100% recyclé", dans le cadre de la démolition-reconstruction de l'îlot Brenu, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). "L'ensemble des granulats sont recyclés, toute l'eau utilisée l'est également", a assuré François Pétry, président d'Holcim France, lors d'une cérémonie de lancement de chantier, ce 15 juin 2023, sur le site. Le clinker contenu dans le ciment est également recyclé.
"L'intégralité des bétons verticaux mis en œuvre sur ce chantier est concernée par cette innovation. Et les règles de l'art en matière de pose sur chantier sont les mêmes que pour un béton normal", détaille Abdoulaye N'Diaye, responsable du développement des bétons spéciaux chez Lafarge. Le produit a fait l'objet d'Atex auprès du CSTB. "Nous avons beaucoup travaillé en amont, avec la réalisation d'une batterie de tests nécessaires pour garantir le respect des exigences normatives."
Nadia Bouyer, directrice générale d'Action logement, a salué un projet exemplaire consistant à "reconstruire la ville sur la ville", de la façon la plus écologique possible.
"C'est une contribution active aux enjeux du 'zéro artificialisation nette'", a ajouté Noémie Bernard, directrice de l'aménagement et de l'architecture chez Seqens. "Nous densifions, en augmentant le nombre de logements sur l'îlot, sans pour autant accroître l'impression de densité pour les habitants." Un enjeu particulièrement important aux yeux de Patrice Leclerc, maire de la commune. "La plus grave crise politique au sein de la Métropole du Grand Paris est devant nous, il s'agit du manque de logements", a-t-il rappelé. Si 166 logements sociaux et un immeuble de collectif privé ont été démolis, 220 logements, au final, seront proposés sur la parcelle. Les derniers seront livrés au dernier trimestre 2024. A noter que ce projet est l'un des lauréats du fonds friches, avec à la clé une subvention d'un million d'euros, de quoi "absorber une partie du déficit initial" de l'opération, note Noémie Bernard. Pour Stéphane Dauphin, directeur général du bailleur social, cette expérimentation devra à présent "se déployer à toute la chaîne de la construction en général".