Les producteurs de granulats, qui exploitent 2.500 carrières en France, prévoient une hausse de leur production de 2% en 2017, signale ce mardi l'Union nationale des producteurs de granulats (UNPG). Précisions.
Avec -7 % en 2015, puis 0,5 % en 2016, l'Union nationale des producteurs de granulats (UNPG), envisage cette année une croissance de +2 %. Une "bonne nouvelle pour oublier les huit années de crise violente", a commenté son président, Arnaud Colson, en rappelant, toutefois, que la production serait encore inférieure de près de 15 % par rapport au niveau moyen des vingt dernières années. Pour rappel, les producteurs de granulats exploitent 2.500 carrières en France et représente 15.000 emplois directs.
En détails, la production de granulats -sables, graviers, extraits dans les carrières ou recyclages- s'est établie en 2016 à 329 millions de tonnes, estime la dernière estimation de l'UNPG, contre 328 millions de tonnes en 2015 et 352 millions de tonnes en 2014 (-6,9%). Et elle table sur 336 millions de tonnes en 2017.
Des "motifs d'amélioration" pour 2017
Cette conjoncture se traduit donc par des "motifs d'amélioration" pour 2017, grâce au secteur de la construction où "les permis de construire commencent à s'engranger", a poursuivi le président de l'UNPG.
Du côté des travaux publics, la fédération estime que "la commande publique demeure atone par l'absence de relais pris par les chantiers." Toutefois, elle devrait redémarrer et bénéficierait de facteurs plus porteurs comme les plans de relance autoroutiers, le Grand Paris et d'une moindre baisse des dotations de l'Etat, a-t-il ajouté.
Sur le long terme, la profession estime que "la production ne trouverait à l'horizon 2020 que son niveau du milieu des années 1990, à 335 millions de tonnes, soit un volume bien en deça de son niveau moyen long terme, c'est-à-dire 375 millions de tonnes sur la période 1978-2015." Pour la consommation de granulats, elle pourrait "amorcer une croissance", et remonter à 5,4 tonnes par habitant en 2020, un niveau qui resterait cependant inférieur à la moyenne de longue période de 6,4 tonnes, a détaillé Arnaud Colson.
La rédaction d'un nouveau Livre Blanc
Par ailleurs, la profession, a adopté en octobre 2016 un nouveau Livre Blanc, actualisant ses perspectives pour les quinze prochaines années, notamment en vue des futurs Schémas régionaux des carrières (SRC) qui devront être élaborés pour le 1er janvier 2020.
"A partir de cette date, les besoins en matériaux seront évalués plus largement, à un niveau régional, a précisé l'organisation professionnelle. Le schéma recensera ainsi les carrières existantes et instaurera un niveau de priorité des gisements potentiellement exploitables entre ceux d'intérêt national et régional."
Avant de déclarer que "cette réforme majeure permettra de sécuriser l'approvisionnement et l'accès effectifs aux gisements, en intrégrant ces derniers aux Schémas de cohérence territoriale (SCoT) et aux Plans locaux d'urbanisme (PLU)."
Valoriser sous forme de matière 70% des déchets du bâtiment et des travaux publics d'ici à 2020
Avec la signature, de "l'Engagement pour la croissance verte relatif à la valorisation et au recyclage des déchets inertes du BTP", entérinée le 27 avril 2016, l'UNPG aux côtés de l'Unicem et du SNBPE s'engage à aller plus loin, affirme Arnaud Colson. "Nous souhaitons valoriser sous forme de matière 70% des déchets du bâtiment et des travaux publics d'ici à 2020, annonce-t-il. Nous visons aussi une augmentation de 50% par rapport à 2014 de la quantité de granulats et matériaux recyclés, soit 10 millions de tonnes, s'ajoutant aux 19 millions de tonnes recyclés aujourd'hui." Effectivement, près de 700 plateformes de recyclage produisent des granulats de recyclage sur des carrières ou sur des plateformes spécialement aménagées et équipées.
Enfin, l'UNPG s'engage à être "plus de transparent et à développer la participation du public", reconnaissant toutefois que "l'acceptabilité" de son activité restait un "défi majeur".