ENTRETIEN. Une semaine avant la présentation du plan de relance gouvernemental, le président de l'Union nationale des économistes de la construction (Untec), Pascal Asselin, dresse le bilan du confinement et du déconfinement. S'il estime que tous les éléments d'une reprise économique sont là, il appelle malgré tout à revoir certains comportements et à accepter les contraintes sanitaires pour relancer la machine.
Quelques semaines avant le 48e congrès de l'Union nationale des économistes de la construction (Untec), prévu les 9 et 10 septembre prochains à Angers et ayant pour thème les "ruptures économique, climatique, digitale, et sociale", le président de l'organisation, Pascal Asselin, s'est entretenu avec Batiactu. Le dirigeant est revenu sur les enseignements du confinement et sur les tendances qui se dessinent dans le BTP pour les prochains mois, tout en appelant l'ensemble des acteurs à prendre leurs responsabilités et à réinstaurer un climat de confiance, élément indispensable au bon fonctionnement de l'économie.
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Batiactu : Comment les économistes de la construction ont-ils perçu cette période très particulière du confinement ? Qu'avez-vous observé à votre niveau et quelles ont été les conséquences lors du déconfinement ?
Pascal Asselin : J'ai observé que cette période a paradoxalement été très riche sur le plan intellectuel. Il fallait communiquer en continu sur toutes les informations que l'on pouvait recevoir du Gouvernement, des syndicats, du patronat ; il fallait qu'on retranscrive à notre niveau ces informations pour les personnes que nous représentons. On a dû se projeter sans avoir forcément la vision des choses, rassurer les adhérents, leur redonner de l'espoir, s'organiser du mieux possible pour la période de confinement et le déconfinement.
Depuis le déconfinement, avez-vous constaté un effet de rattrapage sur les deux mois où l'activité a été suspendue ?
P. A. : Non, pas pour l'instant. Il a tout de même été très compliqué de redémarrer. On a d'ailleurs observé tous les types de comportements au sein du triptyque maître d'ouvrage-entreprise-maître d'œuvre ; des bons comportements comme des moins bons, ce qui a été assez cocasse, même si c'est dans la mentalité des hommes. Il y a eu quand même beaucoup d'inertie et des messages très compliqués à faire comprendre, entre les ordres et les contre-ordres du Gouvernement. L'OPPBTP a bien évidemment fait un travail remarquable ; les acteurs de la profession se sont quand même bien mobilisés durant cette période pourtant catastrophique pour l'activité.
Il y a eu un focus sur des règles existant depuis 1993 que beaucoup d'acteurs avaient simplement oublié. La sécurité ne concerne pas qu'une seule personne ; il ne suffit pas de rémunérer un coordinateur SPS et ensuite de s'en laver les mains. Dans le Code du travail, la coactivité a été introduite dans le secteur du bâtiment en 1993, et les 9 principes généraux de prévention s'appliquent à tout le monde, du maître d'ouvrage à l'entreprise en passant par le maître d'œuvre.
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