La maquette du futur palais de justice de Paris, qui doit ouvrir ses portes en 2017 dans le quartier des Batignolles (XVIIe arrondissement), a été dévoilée mercredi 15 février. Avec une fréquentation quotidienne de près de 10.000 personnes, dont 4.000 professionnels, le projet de l'architecte Renzo Piano ambitionne de renforcer l'efficacité de la justice. Les travaux entrepris par Bouygues débuteront en 2013, pour une mise en service en 2017. Reportage.
C'est ce mercredi 15 février qu'a été dévoilé le projet du palais de Justice de Paris en présence du garde des Sceaux, Michel Mercier, du maire de la capitale, Bertrand Delanoë, et de l'architecte, Renzo Piano. Dessiné par ce dernier à qui l'on doit notamment le centre Pompidou à Paris et le centre culturel de Nouméa, le bâtiment culminera à 160 mètres de hauteur et regroupera, sur 62.000 m², les services du tribunal de grande instance de Paris, aujourd'hui répartis sur cinq sites, ainsi que ceux du tribunal de police. Il accueillera notamment 90 salles d'audience, contre 31 dans l'actuel palais, ainsi que tous les tribunaux d'instance d'arrondissements. La police judiciaire quittera son adresse mythique du 36 quai des Orfèvres pour rejoindre, elle aussi, les Batignolles.
« Une ville verticale, une grande machine urbaine »
Cet édifice en verre, à la forme effilée et découpée en trois blocs, ressemble, d'après la découverte de la maquette, à « un paquebot à plusieurs ponts », avec un socle consacré à l'accueil, qui regroupera les salles d'audience. Trois ensembles, d'une dizaine d'étages chacun, se superposent sur ce socle, créant ainsi une cascade de terrasses verdoyantes, des « forêts dans le ciel » voulues par le porteur du projet transalpin. Ce « paquebot à plusieurs ponts », selon l'expression de Renzo Piano sera desservi par un parvis de 6.000m² agrémenté de cafés et de restaurants en lisière de l'avenue de la Porte-de-Clichy. Le socle en verre de la tour abritera la salle des pas perdus, le « cœur symbolique » du tribunal où se croiseront magistrats, avocats et citoyens. L'espace de 5.500 m² et de 28 m de hauteur sera inondé de lumière du jour provenant des verrières et des trois atriums.
De plus, la question du développement durable a été pris en compte dans l'élaboration du projet, qui intègre notamment des panneaux photovoltaïques et la géothermie. « Le bâtiment va consommer la moitié de l'énergie habituelle dans une tour », a précisé l'architecte lors de la présentation du futur palais. Le coût du projet, réalisé dans le cadre d'un partenariat public-privé avec un groupement dont Bouygues Bâtiment Ile-de-France est le mandataire, s'élèvera à 575 M€. Sa filiale Exprimm assurera en outre l'exploitation et la maintenance du bâtiment pour un montant de 12,8 M€ par an, soit 345 M€ sur 27 ans. La facture finale pour l'Etat approchera donc le milliard d'euros.
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Affectataire : ministère de la Justice et des Libertés
Mandataire du ministère de la Justice et des Libertés : Etablissement public du palais de justice de Paris (APIJ)
Maître d'ouvrage, partenaire privé : ARELIA (Bouygues Bâtiment Ile-de-France, Lloyds, DIF, SEIEF, Exprimm)
Contrat de promotion immobilière : Bouygues Bâtiment Ile-de-France PPP
Architecte mandataire : Renzo Piano Building Workshop (RPBW)
Mainteneur: Exprimm
Bureaux d'études techniques: Setec Bâtiment, Setec TPI, Rfr, Berim, Lamoureux Acoustics, Lerch Bates, Majorelle, Elan.
Bureau de contrôle technique : Socotec
Coût du projet : 575 M€ TTC