Faire d'une ancienne grange délabrée datant du XVIIe siècle une maison d'hôtes de charme a été le premier défi de la jeune agence parisienne Miam Architecture. Fruit de la collaboration de ses deux fondateurs, la maison d'hôtes Les Herbes Folles conjugue harmonieusement éléments contemporains et vieilles pierres. Il en résulte un bâti atypique dont les lignes verticales, avec lesquelles ont joué les architectes, offrent une liberté visuelle résolument moderne.
Au domaine de la ferme du Gros Buisson, nichée au bord des champs de la plaine de France, en Seine et Marne, Les Herbes Folles est une ancienne grange datant du XVIIe siècle. L'édifice renaît aujourd'hui de ses cendres grâce à la jeune agence Miam Architecture.Une première pour Alix Blancard et Valentin Loureiro puisqu'ils ont débuté le chantier en 2007, juste après l'obtention de leur diplôme.
De cette grange, il a fallu extraire des volumes et de l'espace pour réaliser une cuisine, un salon et une salle-à-manger communs aux futurs hôtes, ainsi que cinq chambres indépendantes disposant chacune d'une salle de bains privative. Pour ce faire, le client a souhaité garder la chaleur des vieilles pierres et du chêne tout en réalisant une restauration aux lignes modernes, tour¬née vers un jardin arboré. Par ailleurs, la bâtisse devait offrir des espaces modulables et transformables, à long terme, en un ou deux appartements privés.
"Réhabiliter un bâtiment induit de nombreuses contraintes car il faut s'adapter au bâtiment existant, mais est en même temps particulièrement plaisant", confie Valentin Loureiro. Et d'ajouter : "Nous avons pris le parti d'évider le plancher supérieur, au niveau des circulations verticales, afin de récupérer de la hauteur et créer un lien entre les différents espaces. Nous y avons ajouté de grandes baies vitrées verticales amenant une continuité visuelle avec le jardin et un maximum de lumière aux espaces communs". La tâche a été ardue : "Nous tombions régulièrement sur des grosses pierres qui nous empêchaient de choisir l'emplacement des ouvertures. Ce sont elles qui avaient le dernier mot, nous nous adaptions", se rappellent les deux architectes.
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Rénover une grange du XVIIe siècle en une maison d'hôtes
Comme la plupart des bâtiments anciens, la grange offre une structure solide aux murs en pierre épais. Dès la conception, les architectes ont choisi de tirer parti de la singularité du lieu qui offre un grand espace atypique au charme d'antan. Il a ainsi fallu s'adapter à la maison et à son histoire, mais aussi à son environnement proche, le corps de ferme se situant tout près d'un aéroport. L'installation d'une bonne isolation acoustique s'est révélée une étape primordiale.
Les architectes ont opté pour de la laine de verre et des plaques de plâtre, offrant un rapport qualité-prix non négligeable, qu'ils ont placés sur toutes les parois est donnant sur la cour, du côté où passent les avions.
Remettre en valeur l'ancienneté du bâti
"Tous les murs n'ont pas été isolés car l'objectif était de laisser les pierres apparentes, autant que possible", explique Alix Blancard. La technique paraît simple : l'on pioche pour enlever les contours des pierres et l'on "beurre tout autour avec de la chaux, un minéral permettant aux murs de respirer, contrairement à la peinture", explique l'architecte.De même, au rez-de-chaussée, comme à l'étage, les planchers en bois ont été conservés, une chape de béton allégé a cependant été ajoutée afin de limiter les impacts sonores. Les énormes poutres en bois ont également la part belle puisque, laissées apparentes, elles participent grandement au charme de la maison.
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Rénover une grange du XVIIe siècle en une maison d'hôtes
"Notre volonté était d'intégrer de la modernité tout en respectant l'architecture traditionnelle du bâtiment", expliquent Alix Blancard et Valentin Loureiro. Pour accueillir les chambres des futurs hôtes, les architectes ont créé un étage et repoussé au maximum la hauteur sous-plafond qui atteint, par endroits, environ 3 m.
Contemporanéité et vieilles pierres
Le rez-de-chaussée, lui, se lit comme un espace ouvert et continu rythmé par un cube rouge - il abrite la cuisine et les sanitaires communs - et par des escaliers, réalisés sur-mesure, qui permettent d'accéder aux chambres. Ces derniers sont placés dans des espaces de double hauteur où les planchers ont été évidés afin d'apporter de la surface et de la lumière naturelle. Ce choix architectural est également transcrit sur la façade côté jardin, avec les grandes fenêtres verticales qui correspondent à l'emplacement des escaliers ; une passerelle à structure métallique facilite la circulation tout en évitant de créer un couloir fermé.Fil conducteur de cette rénovation, la verticalité a été un élément essentiel afin d'apporter une touche résolument moderne à la vieille bâtisse. Pour son premier projet, Miam Architecture a relevé le pari de redonner à cette vieille grange tout le patrimoine historique qu'elle méritait, un projet tellement réussi que le propriétaire leur a confié un nouveau chantier, un hôtel d'une trentaine de chambres cette fois.
Découvrez en images les différentes étapes de la rénovation.
Budget : 280.000 €
Concevoir un espace
La conception de la maison d'hôtes a été pensée sur le long terme afin de créer éventuellement, à l'avenir, un ou deux logements.
Le salon avant
Choisir les ouvertures n'a pas été facile, à chaque endroit, une grosse pierre pouvait empêcher l'opération.
Les travaux du salon
Hormis pour les chambres, propriétaires et architectes ont opté pour du carrelage au sol.
Le salon après
Le salon dispose d'un insert à garder ouvert ou fermé selon que l'on veuille chauffer le rez-de-chaussée ou l'étage.
Faire entrer la lumière
A l'origine, l'édifice disposait de peu d'ouvertures, lors des travaux dix fenêtres et portes-fenêtres ont été créées en tout.
Une seconde vie
Les propriétaires étant agriculteurs, la grange servait à stocker du grain et nécessitait de tout transformer.
Trouver une astuce
Pour la réalisation du module qui abrite la cuisine et un WC communs, les architectes ont opté pour du parpaing.
Les travaux
La réhabilitation de la grange a nécessité presque deux ans de travaux.
Faire communiquer les contraires
Le module rouge, réalisé en parpaings et qui abrite une cuisine et des WC communs, apporte une touche résolument contemporaine au lieu.
Rez-de-chaussée après
Le propriétaire des lieux, un ancien restaurateur, a souhaité créer des espaces ouverts les uns sur les autres et où la lumière entre généreusement.
L'emplacement de l'escalier avant
Afin de libérer les espaces et de créer une circulation aisée, les architectes ont opté pour deux escaliers sur-mesure. Pour cela, il a fallu casser de nombreuses parois.
L'installation de l'escalier
Chaque escalier dessert deux chambres, Alix Blancard et Valentin Loureiro ont décidé de faire réaliser une structure visuellement légère afin de mêler contemporanéité et charme ancien.
Mélange des genres
Poutres apparentes, structure métallique, parpaings et vieilles pierres : les contraires dialoguent harmonieusement.
L'escalier après
Dans le prolongement de l'escalier, une passerelle permet d'accéder aux chambres.
L'étage avant
Au rez-de-chaussée, comme à l'étage, les planchers en bois ont été conservés, les architectes les ont recouverts d'une chape de béton allégée afin de réduire les impacts sonores.
Un état d'esprit
Les pierres apparentes de cette ancienne grange du XIIe siècle font tout le charme de la maison d'hôtes.
Garder l'authenticité
Toutes les chambres sont tournées vers un jardin arboré, exposé à l'ouest.
La ferme du gros Buisson
Les Herbes Folles se situe dans un corps de ferme, dans le petit village de Mauregard, tout près des forêts et villes royales de Chantilly et Senlis, en Seine et Marne.
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Renaître de ses cendres
Aujourd'hui, les architectes travaillent à un autre projet hôtelier, toujours pour le même propriétaire. Il s'agit, cette fois, de réaliser une trentaine de chambres.