Selon le dernier rapport du Comité d'Evaluation et de suivi de l'Agence nationale de Rénovation urbaine (CE/ANRU), l'inquiétude persiste quant à la capacité des quartiers d'allier les objectifs de rénovation à ceux de la mixité sociale. Synthèse des principaux points du rapport.
Cinq ans après le lancement du Programme national de rénovation urbaine (PNRU), l'heure est au bilan. Selon toute vraisemblance, ce dossier d'envergure, qui concerne 375 projets, plus de 460 quartiers et 3 millions d'habitants, est loin d'avoir rempli toutes ses missions.
Du côté des points positifs, notons que le visage des quartiers a changé depuis 2004. Preuve à l'appui puisque sur l'ensemble des opérations lancées, les livraisons, traduction physique sur le terrain, atteignent un taux de 70%. Satisfaction également au niveau du logement social puisque «la règle du 1 pour 1 sera quasiment respectée à l'échelle nationale, avec un taux de recouvrement de 97%».
Du côté des points positifs, notons que le visage des quartiers a changé depuis 2004. Preuve à l'appui puisque sur l'ensemble des opérations lancées, les livraisons, traduction physique sur le terrain, atteignent un taux de 70%. Satisfaction également au niveau du logement social puisque «la règle du 1 pour 1 sera quasiment respectée à l'échelle nationale, avec un taux de recouvrement de 97%».
Toutefois, le comité d'évaluation pointe du doigt «le décalage temporel entre les opérations de démolition et de reconstruction de logements sociaux», mais ce n'est pas tout, il dénonce aussi des logements souvent plus petits qu'à l'initial et une offre de logements très sociaux faible. Mais le rapport ne s'en tient pas à la simple construction, il revient aussi sur l'analyse des paramètres sociaux et économiques.
Les classes moyennes peinent à revenir
Pour appuyer son constat, le comité d'évaluation et de suivi (CES) de l'Anru a étudié dix sites emblématiques faisant partie du grand projet de rénovation urbaine. Premier élément de travail : la diversification de l'habitat qui, malgré des efforts, ne parvient pas à séduire des publics différents dans les quartiers. Le retour des classes moyennes bute «sur le principe de réalité que constituent les marchés locaux de l'habitat», exprime le CES. Ce dernier s'inquiète aussi du peu d'importance donnée aux équipements scolaires : «Quatre conventions sur dix ne comportent pas d'actions spécifiques et le montant moyen consacré aux établissements scolaires est mineur», soit 3% du total des projets. En outre, la plupart des projets sont destinés aux écoles maternelles et primaires alors que les difficultés se situent davantage au niveau des établissements de l'enseignement secondaire.
Le volet social oublié
Mais le rapport ne s'arrête pas là, il regrette le manque d'ambitions en termes de développement des transports, des activités économiques et des activités commerciales. De nombreuses attentes restent en suspens même si les communes sont conscientes de l'importance de la mixité fonctionnelle. D'autant plus que le fossé s'est creusé entre la dimension urbanistique et sociale. En effet, «seule l'insertion par l'emploi, dans le cadre des chantiers de rénovation, est intégrée au projet urbain sans toutefois que ses effets réels en termes de dynamique sociale ou de qualification puissent être établis», précise le CES. C'est donc sur un constat d'échec que ce premier rapport se termine : «Rares sont les projets qui dépassent la simple rénovation des quartiers pour en faire des territoires moteurs des évolutions urbaines, notamment en matière de ville durable», conclut le CES.
Si ce tableau peut paraître négatif, reste à savoir si le Plan national de la rénovation urbaine 2 (2010-2014), qui vient tout juste de démarrer, saura tirer les enseignements du premier bilan.