Les architectes Olivier Serne et Baran Shamiri viennent de réhabiliter un petit appartement de 45 m2 situé dans un vieil immeuble parisien. Autrefois mal agencé, il se présente désormais sous les traits d'un deux pièces moderne et fonctionnel. Retour sur cette métamorphose rendue possible grâce à une bonne optimisation de l'espace.
Le Marais est l'un des plus anciens quartiers de Paris. Situé sur la rive droite, il regorge de monuments historiques, mais également de vieux immeubles plus ou moins bien conservés. C'est dans l'un d'entre eux que les architectes Olivier Serne et Baran Shamiri sont récemment intervenus. Sur la façade du bâtiment, une inscription indique d'ailleurs qu'il a été construit en 1839, une date faisant de lui le plus vieil édifice de la rue.
Ayant été bien entretenu, quelques traces de son passé sont encore visibles, notamment dans la cage d'escalier où trônent des garde-corps en fer forgé ainsi que des lanternes en guise de plafonniers. Certaines portes ont même conservé des "œils de bœuf" à l'ancienne c'est-à-dire agrémentés de petites grilles à tirer depuis l'intérieur. Autant d'éléments qui laissent présager qu'il abrite des appartements particulièrement vétustes...
Un appartement "prêt à habiter"
Un pressentiment qui s'est révélé être exact, comme l'explique Olivier Serne, architecte chargé de rénover l'un d'entre eux. "Lorsqu'avec Baran Shamiri, mon associé, nous avons visité l'appartement pour la première fois, se souvient-il, les murs, les plafonds étaient fissurés et les parquets en tellement mauvais état qu'ils présentaient, par endroits, un dénivelé de 30 cm".
Malgré tous ces inconvénients, le bien possédait tout de même des atouts notamment quatre fenêtres qui le rendaient, bien que situé sur cour, très lumineux. Des atouts qu'a tout de suite vu le propriétaire qui a acheté en l'état...
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Une rénovation ultra-moderne au cœur du vieux Paris (suite)
L'idée du propriétaire ? En faire un appartement "prêt à habiter", le plus fonctionnel possible mais, également, le plus neutre possible en termes de décoration et offrant un maximum d'équipements afin que ses futurs occupants puissent à la fois être autonomes et s'y sentir immédiatement à l'aise. Un projet qui, pour être concrétisé, nécessitait de repenser entièrement l'endroit et, par conséquent, d'entreprendre d'importants travaux.
Ouvrir l'espace au maximum
Chargés par le propriétaire de les orchestrer, Olivier Serne et Baran Shamiri ont pris le parti de commencer par démolir toutes les cloisons existantes afin d'optimiser l'espace au maximum. Une fois la tâche exécutée, un seul mur de 40 cm d'épaisseur - épaisseur due à la présence de conduits de cheminée - restait encore debout, divisant l'appartement en deux. Le propriétaire ayant donné la consigne de conserver "tout ce qui pouvait l'être de l'existant", la cheminée surmontée de son miroir a été également épargnée. Par ailleurs, une niche vitrée laissant apparaître une partie de la structure originelle du bâtiment - un mur en pierres avec des poutres en bois - a été créée.
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Une rénovation ultra-moderne au cœur du vieux Paris (suite et fin)
Afin de profiter de la lumière apportée par les fenêtres, les deux architectes ont ensuite décidé d'implanter les pièces à vivre côté cour et les pièces secondaires (salle d'eau et cuisine) sur les murs aveugles, en veillant toutefois à ce qu'elles restent ouvertes sur les espaces éclairés naturellement. Deux parties distinctes qui sont simplement délimitées par des seuils, éléments permettant, d'après Olivier Serne, "de créer un cheminement harmonieux et incitatif tout en permettant au regard de s'échapper de la pièce".
Jeux d'éclairage
Au final, l'appartement se retrouve complètement dépourvu de couloir et les rares portes qu'il compte sont coulissantes permettant de moduler l'espace en fonction des besoins. L'occupant peut choisir de laisser la salle d'eau ouverte sur la chambre ou, au contraire, de l'ouvrir complètement, obtenant ainsi une belle perspective jusqu'à la cuisine, pièce elle-même séparée de la pièce à vivre principale par un bar de forme ovoïdale.
Côté décoration, le mot d'ordre étant la neutralité, les deux architectes ont opté pour du gris et du blanc, deux couleurs soulignées par des lignes plus sombres, et des jeux d'éclairage. Des leds de couleur ont ainsi été introduites aux endroits clefs de l'appartement : dans le seuil des marches, au niveau du bar, dans les faux plafonds...
Pour couronner le tout, d'autres ont été installés dans des coffrages situés à fleur du mur porteur, un éclairage indirect qui confère aux lieux une certaine légèreté. Inutile de dire que métamorphosé de la sorte, l'appartement ne devrait pas resté inoccupé longtemps.
Pour découvrir l'appartement avant et après, rendez-vous aux pages suivantes.
Avant travaux
"Parquet vrillé et en très mauvais état, carrelages désuets, murs et plafonds fissurés..." Tel était l'état de l'appartement lorsque l'architecte Olivier Serne l'a visité pour la première fois.
Cuisine avant travaux
Avant, la cuisine était séparée du salon par une cloison. Afin d'optimiser l'espace, elle a été démolie, comme toutes les autres cloisons se trouvant à l'intérieur de l'appartement.
Résultat final
Au final, l'appartement se retrouve complètement dépourvu de couloir et les rares portes qu'il compte sont coulissantes permettant de moduler l'espace en fonction des besoins.
Cuisine après travaux
Afin de mieux souligner la forme particulière du bar, des leds ont été installées au dessus et en dessous de ce dernier.
Cuisine après travaux
Entièrement fabriquée en résine de couleur blanche, la cuisine prend une apparence immaculée. Afin d'offrir aux occupants un maximum de confort, de nombreux appareils électroménagers ultra-modernes ont été installés : écran plat LCD, lave-vaisselle, four, micro-onde, plaques à induction...
Vue depuis la cuisine...
La vue depuis la cuisine permet de comprendre l'organisation de l'espace à l'intérieur de l'appartement. Les pièces secondaires (salle d'eau et cuisine) ont été installées du côté des murs aveugles tandis que les autres viennent prendre place du côté des fenêtres, bénéficiant ainsi d'une plus grande luminosité.
Vestige du passé
Avant le début des travaux, le propriétaire avait donné la consigne aux architectes de conserver "tout ce qui pouvait l'être de l'existant, tel un vestige du passé"".
Détail
Une niche vitrée laissant apparaître une partie de la structure originelle du bâtiment - un mur en pierres avec des poutres en bois -a été créée.
Chambre
La cheminée surmontée de son miroir, se trouvant dans la future chambre, a également été épargnée.
Des seuils...
"Les pièces ont été séparées par des seuils (des marches, des cloisons basses...), ce qui permettait d'éviter les couloirs et même les portes parfois (la cuisine n'a pas de porte) et ainsi d'optimiser l'espace, tout en conservant un cheminement agréable et harmonieux", explique Olivier Serne.
Salle de bains
Grâce aux portes coulissantes dont la salle d'eau est équipée, l'occupant peut choisir de laisser la pièce sur la chambre ou, au contraire, de l'ouvrir complètement, obtenant ainsi une belle perspective jusqu'à la cuisine.