CHANTIER - Limoges Habitat a lancé un vaste programme de rénovation thermique de l'habitat. Après avoir travaillé sur les enveloppes et les menuiseries, le bailleur social s'est attaqué aux systèmes de chaudières individuelles à tirage naturel. Il a opté pour une solution ne nécessitant pas de travaux trop lourds, tout en conciliant performance et qualité de l'air intérieur. Reportage.
C'est une problématique qui pourrait se poser dans des centaines de milliers de logements français dans les années qui viennent : comment remplacer le système de production de chaud grâce à un équipement performant (à condensation), sans pour autant nécessiter de trop lourds aménagements pour les conduits ? Limoges Habitat s'est lancé, voilà plusieurs années, dans un programme de rénovation thermique de ses immeubles de logements. La résidence "Docteur Jacquet" a déjà bénéficié d'interventions au niveau de l'enveloppe et des combles, isolés, et des menuiseries, remplacées par des doubles vitrages. Pour améliorer la production de chaleur, confiée à des chaudières individuelles à gaz datant de 1996, l'organisme a rencontré de nombreuses contraintes.
Simon Revel, le responsable Energies & Développement durable de ce bailleur social, explique : "Un passage à la condensation aurait nécessité des conduits en façade, entraînant une détérioration l'aspect visuel des bâtiments. Nous avons donc recherché une autre solution conciliant la performance, la qualité de l'air intérieur mais sans conduit important, ni carottage en façade". L'utilisation des conduits individuels maçonnés était une bonne solution, à ceci près que les fumées froides et humides des chaudières à condensation auraient entraîné un risque de corrosion accru. L'office HLM s'est donc tourné vers le système "Airflue" développé par Poujoulat, permettant en rénovation de rétablir la fonction de ventilation du conduit de cheminée, tout en continuant à assurer l'évacuation des fumées.
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Une pièce monobloc multifonction
L'industriel, spécialiste des conduits et sorties de cheminées, explique : "Le tubage en polypropylène de 80 mm de diamètre est flexible et contient les fumées à 60-80 °C, tout en laissant dans le conduit maçonné de 120 mm une partie libre pour l'évacuation de l'air vicié". Grâce à une pièce monobloc spécifique, qui rassemble la fonction d'alimentation en air comburant, de ventilation de la partie haute de la cuisine et d'évacuation des fumées, les travaux d'installation sont plus courts et plus simples. Aucune grille n'a besoin d'être créée pour assurer la ventilation seule, et tout est concentré autour du conduit déjà existant dans les cuisines. La pose dans un appartement, effectuée en site occupé, est assurée en une demi-journée par deux ouvriers. C'est la société S.L. Thermique qui a remporté l'appel d'offres au mois de juillet 2015 pour le remplacement dans les 123 logements des neufs bâtiments de la résidence. La pose devrait être achevée pour le début de la saison de chauffe.
Tuyau flexible
Le raccord entre les tubulures rigides et le tuyau flexible polypropylène est assuré par une pièce avec un joint, afin que l'ensemble soit étanche et que la pression de la chaudière pousse les fumées vers l'évacuation en toiture. Cette dernière possède également un terminal spécifique, lui aussi multifonction, qui protège contre les entrées d'eau et assure la suspension du flexible. Sa plaque de fixation peut être découpée à toutes les dimensions pour correspondre aux différentes tailles de couronnements et aux mitrons.
Un vaste parc à rénover
Selon Poujoulat, le parc français de chaudières avec ventilation installées dans les cuisines, s'élèverait à 1 million de machines qui seront à remplacer prochainement. L'entreprise, qui a déjà installé 3.000 systèmes Airflue dans sa première version, sortie il y a 3 ans, espère s'imposer sur ce marché où les solutions concurrentes nécessitent une grille séparée pour l'aération, et donc une intervention plus longue. De son côté, Limoges Habitat vise une amélioration notable des performances thermiques dans les logements et une économie d'au moins 15 % des consommations qui se répercutera sur les charges des locataires.
Fiche de chantier :
Percement unique
L'ancien conduit de cheminée est mise à la dimension pour accueillir la pièce monobloc.
Pièce installée
La plaque où sera vissée la pièce monobloc.
Maître d'ouvrage : Limoges Habitat
Installateur : S.L. Thermique
Modèle de chaudière : ELM Leblanc Megalis Condens
Solution cheminée : Poujoulat Airflue Rénovation
Calendrier : juillet - novembre 2015
Budget : 178.000 €