L'Ademe et le cabinet Sinteo publient les résultats d'une étude intitulée «Cartographie énergétique d'un parc tertiaire», réalisée sur une centaine de bâtiments gérés par La Française REM et situés en Ile-de-France. Premier enseignement : la réduction de 38% de la consommation énergétique est possible. Détails.
C'est d'après une méthodologie proposée par le cabinet Sinteo, que l'Ademe a réalisé une étude portant sur la performance énergétique intrinsèque d'une centaine de bâtiments tertiaires à usage de bureaux, gérés par La Française Real Estate Managers.
Un nouveau facteur de comparaison a été déterminé afin de pouvoir comparer les consommations réelles des bâtiments, la performance énergétique intrinsèque, qui n'inclut ni les consommations liées aux occupants (informatique et serveurs), ni celles liées à l'exploitation énergétique (chauffage, ventilation, climatisation). Ainsi, un échantillonnage des bâtiments a été opéré, créant 9 typologies de bâtiment : bureaux haussmanniens ; bureaux années 60-70 ; bureaux années 80 ; bureaux années 90 ; bureaux années 2000 ; bureaux années 2005 ; entrepôts ; commerces ; locaux d'activité.
Exploitation et occupation, les points noirs
Les principaux enseignements de cette étude montrent alors que les différentes réglementations thermiques qui se sont succédé depuis les années soixante-dix ont eu un impact réel sur les performances des bâtiments. Nul doute que la RT 2012, qui impose aux bâtiments neufs de limiter leurs consommations d'énergie, devrait encore contribuer à l'amélioration du parc immobilier. En revanche, il en ressort également que la consommation due à l'occupation et à l'exploitation du bâtiment reste stable depuis la première RT, d'où un gros travail à faire sur ce poste, notent les protagonistes de l'étude. Les mauvaises habitudes perdurent, et la responsabilisation des occupants a encore du chemin à parcourir…
L'étude a également permis d'identifier un cycle de rénovation des bâtiments, avec trois niveaux d'intervention : rafraîchissement ; rénovation ; restructuration. Conclusion : les opportunités d'économie d'énergie s'orientent vers les immeubles haussmanniens rénovés avant la mise en place de la RT 1988, ainsi que vers les bureaux des années 60-70, qui nont pas encore fait l'objet d'une restructuration et dont les gains d'énergie peuvent se monter à 50%. Les bureaux des années 80-90 non rénovés devront eux aussi faire l'objet de travaux de performance énergétique importants.
L'Ademe, qui a investi la moitié des 100.000 € qu'a coûté cette étude, reste optimiste quant aux résultats qui conduisent à dire que l'objectif d'atteindre -38% d'économies d'énergie est réalisable. Quatre à cinq autres études de ce type sont en cours, qui viendront enrichir et confirmer les enseignements de celle-ci, ont indiqué ses porte-parole.
La région compte 190 millions de m2 de bâtiments tertiaires
En termes de consommation d'énergie, le bâtiment IDF représente 62% du bilan régional (hors transports aériens), dont 37% pour le logement et 25% pour le tertiaire.
Le tertiaire en IDF = plus du 1/4 du tertiaire national