Doit-on choisir entre confort et efficacité énergétique ? Les deux paramètres sont-ils compatibles, notamment lorsqu'on parle de rénovation ? En toile de fond à cette problématique, la santé des habitants, dont les maux liés à un environnement malsain impactent leur bien-être général. Explications.
« Nous passons 90% de notre temps à l'intérieur des bâtiments », n'ont cessé de rappeler l'industriel Velux, ainsi que les divers intervenants présents lors de la 2e Healthy Building Day qui s'est déroulée à Bruxelles, ce mercredi 20 avril 2016.
Et par conséquent, il est essentiel de pouvoir bien vivre dans son habitat, en privilégiant les bonnes pratiques. Cependant, révèle le Baromètre de l'Habitat Sain présenté par Velux, le manque d'éclairage et une mauvaise ventilation peuvent fragiliser la santé des occupants et provoquer un état de fatigue anormal. D'où l'idée de pallier ces problèmes lors de la phase de rénovation des logements, pour faire de l'habitat un cadre de vie plus sain et plus confortable…
Etre en bonne santé chez soi
La santé et le confort, nouveaux enjeux de la rénovation ? « L'énergie n'est pas la seule donnée à prendre en compte lorsqu'on rénove. Le confort est essentiel », martèle Michael Rasmussen, vice-président de Velux et directeur marketing international. « Seulement 5% de la population mondiale vit à l'extérieur, il faut donc assurer la santé à l'intérieur du bâti, renchérit Peter Holzer, de l'Institut pour la Recherche et l'Innovation dans le bâtiment. Je suis convaincu que la maison ne doit pas fournir du confort, mais proposer et créer des conditions propices au confort ».
Et pourquoi rénove-t-on ? Pour améliorer le bien-être (80%) et faire des économies d'énergie (81%), répondent une large majorité des 14.000 Européens interrogés pour le Baromètre. Huit pays sur les 14 passés au crible s'intéressent particulièrement à l'état de rénovation des habitations. Ainsi, les critères qui amènent à se sentir bien chez soi se confondent en partie avec ceux qui ont une incidence sur la santé, note Velux. Qui a identifié cinq éléments sur lesquels il faudrait agir lors d'une rénovation, plus particulièrement en France.
Des aides fiscales pour prendre en compte la santé…
Tout d'abord, l'éclairage naturel. Le manque de luminosité implique un manque de vitalité, pour 53% des Français audités. La proportion tombe à 19% en cas de luminosité suffisante. Puis, les conditions de sommeil. En réalité, constate l'étude, 65% des Français ne jouissent pas de conditions de sommeil optimales. En cause ? Une occultation souvent insuffisante, les bruits extérieurs.
La température intérieure, pour sa part, si elle n'est pas bien réglée, peut être source de mal-être dans l'habitat. Les Français qui vivent dans un logement froid présentent un risque d'infections rhino-pharyngées trois fois plus important. L'aération est un facteur important également sur la santé : 68% des Français n'aèrent pas leur logement au moins deux fois par jour. Pas d'aération régulière, dit risque d'humidité. Et là encore, une source d'inconfort et d'impact sur la santé, provoquant sécheresse et irritation de la gorge (49% des Français interrogés en souffrent).
« Les résultats du Baromètre confirment qu'il est essentiel d'élargir notre perception de l'habitat durable, en associant systématiquement en amont des projets, la recherche d'économie d'énergie et celle d'un cadre de vie sain et confortable : il est clé d'embarquer la notion de confort et de santé dans la rénovation énergétique de l'habitat », explique Catherine Juillard, directrice Bâtiment durables et relations institutionnelles chez Velux France. En filigrane : Velux appelle à ce que les aides à la rénovation prennent en compte la dimension santé, au même titre que le confort et la performance énergétique. A bon entendeur…