Installé depuis 2000 dans une maison située au Sud de Carcassonne (11) à Limoux, Vincent Waessem s'est lancé il y a 10 ans dans la rénovation de sa maison. Un travail de longue haleine, parsemé d'embûches, mais qui lui vaut aujourd'hui d'être labellisé BBC Rénovation et éligible BEPOS. Détails.
Acquise en 2000 dans le sud de Carcassonne (11), la maison de Vincent Waessem présentait toutes les pathologies d'une maison ancienne. «Construite au début des années 1960, notre maison n'avait jamais subi de gros travaux, tout était d'origine comme la toiture tuiles canal mécaniques sur charpente bois, le plancher de Limoux, les menuiseries simples vitrage, l'électricité hors norme, les parois froides dues aux infiltrations d'air et le chauffage non régulé…», énumère Vincent Waessem, jeune ingénieur thermicien.
Vincent et sa famille sont donc soucieux de pallier à tous ces problèmes et désirent aussi gagner de l'espace dans cette maison, composée d'un rez-de-chaussée de 26 m2 habitable, d'un étage de 42 m2 et d'un terrain d'une superficie de 174 m2. Ils décident ainsi d'ajouter une extension de 17 m2, et d'annexer le garage en pièce d'entrée de 13,3 m2 supplémentaires pour un total habitable passant de 68 m2 à 95 m2 sans les annexes. «Ma famille est passée de 3 à 4 personnes depuis l'achat de la maison», précise Vincent Waessem. Également soucieux de rationaliser ses dépenses énergétiques, il souhaite améliorer son confort thermique.
Objectif : un label BBC Rénovation
Pour ce faire, Vincent Waessem engage de nombreux travaux qui vont s'avérer beaucoup plus complexes et difficiles à mettre en œuvre qu'il ne le pense. Le projet consiste, entre autres, à installer une chaudière gaz naturel condensation avec optimiseur, pompe à débit variable, et en une isolation comble de laine de verre soufflée, de laine de verre récupérée et de laine de chanvre. Une isolation thermique par l'extérieur, d'une épaisseur de 12 cm est aussi effectuée, ainsi qu'un doublement des menuiseries par l'extérieur. «J'ai préféré garder les anciennes fenêtres, pour obtenir du quadruple vitrage», souligne le jeune thermicien.
De plus, soucieux de l'équilibre production/consommation, Vincent Waessem souhaite installer une toiture photovoltaïque de 2,3 kWc, composée de neuf panneaux, soit sept panneaux photovoltaïques et deux panneaux solaire thermiques, de dimensions 2.10 x 1.25 m.
Des difficultés en série
C'est le début des difficultés. En effet, tout commence par la demande du permis de construire pour l'extension d'environ 17 m2. Vincent Waessem doit négocier l'extension du COS de 20% supplémentaire rendu possible grâce au label Effinergie BBC Rénovation. «Anciennement, le COS était de 0,5, et mon extension nécessitait un dépassement de ce dernier de 20%. La bataille a duré six longs mois parsemée de nombreuses procédures supplémentaires avec la DDE et de deux refus préalables», commente Vincent Waessem.
En ce qui concerne l'intégration du photovoltaïque et du solaire thermique, Vincent se confronte aussi confronté à un refus lié à la couleur des tuiles imposée par le POS. Et du côté du prêt à taux zéro, là encore «les efforts étaient quasi inexistants mais surtout les banques de la région n'étaient pas au fait des procédures», indique Vincent Waessem, qui obtient tout de même des subventions de la région, de l'ADEME et des crédits d'impôts de l'ordre de 27.000 euros. Autre difficulté rencontrée ces dernières années : les certificats d'économie d'énergie (CEE), «impossibles à récupérer auprès d'EDF et GDF si l'on ne travaille pas avec leurs partenaires», fulmine le thermicien.
Outre la lenteur de l'administration, cette rénovation doit subir aussi les caprices de certains équipements. Ainsi, le ballon d'ECS présente des défauts d'émaillage et sa durée de vie semble probablement très limitée, et la mise en œuvre du béton de chanvre sur l'extension demande six mois de séchage, «un délai supplémentaire qu'il a fallu prendre en compte», ajoute Vincent Waessem.
Mais toutes ces «galères» sont aujourd'hui gratifiantes car Vincent Waessem note que la consommation énergétique, qui était de 4.009 kWh/an en électricité et de 12.495 kWh/an en gaz en 2001, atteint désormais les 2.495 kWh/an en électricité et 5.000 kWh/an en gaz réels avec 30% de surface chauffée supplémentaire.
Enfin, pour rendre l'ensemble encore plus agréable, il reste encore a Vincent Waessem à aménager l'avant de la maison, certainement avec une cloison végétale. «Le gros du chantier est terminé, il ne me reste plus que quelques détails de décoration, de finition à effectuer», ainsi que des protections solaires extérieures, «mais là encore, il a été difficile de se procurer les pièces spéciales de fixation des volets».
Prêt à recommencer ? Vincent acquiesce ! Surtout, il est fier d'avoir ouvert une brèche dans ce domaine dans sa région, «car depuis, je ne suis plus le seul à avoir entrepris de tels travaux, aujourd'hui j'irai même directement sur de la maison totalement passive».
Maitre d'ouvrage et maitre d'œuvre : Vincent Waessem
Lieu : Limoux (11)
Durée des travaux : 10 ans
Superficie habitable avant travaux : 80 m2
Superficie habitable après travaux : 103 m2
Coût total des travaux : 82.182 euros TTC
Chantier
Réhabilitation d'une maison de construction traditionnelle vers une maison BEPOS. Phase des travaux d'isolation par l'extérieur.
Mur
Vue d'un mur brique de terre crue.
Extension
L'extension de 17 m2 habitables avec une toiture végétalisée.
Après 10 ans de travaux
En attente des protections solaires extérieures coulissantes.
Stores
Installation des protections solaires extérieures coulissantes.
Jardin
Vue du jardin d'une superficie de 174 m2.
Photo
La technique dite de thermographie a été utilisée sur ce chantier, elle permet d'obtenir l'image d'une scène par rapport à la chaleur dégagée. Cette technique utilise une caméra infrarouge pour révéler les zones froides et chaudes avec des couleurs. Dans le bâtiment, c'est un outil complémentaire et indispensable qui permet de détecter les déperditions de chaleur.
Après les travaux
Synthèse des études thermiques après les travaux.
Eau de pluie
En hiver 2006, Vincent Waessem met en place un système de récupération d'eau de pluie d'un volume de 2.200 litres pour un usage du jardin.
Compostage
Soucieux de l'environnement, la famille Waessem installe également un compost au fond du jardin, un bon procédé biologique de conversion et de valorisation des matières.