FINANCES. Les ministères de l'Économie et du Logement se sont félicités d'un nouveau prêt accessible dans quatre mois pour tous les ménages qui souhaitent effectuer des travaux de rénovation énergétique. De nombreuses habitations, considérées comme des "passoires thermiques", nécessitent ce type de modernisation.
C'est un coup de pouce pour faciliter la rénovation. Dès 2022, le Crédit Mutuel Alliance Fédérale et la Banque Postale vont proposer à leurs clients un nouveau "prêt avance rénovation" pour la rénovation énergétique de leurs logements, a annoncé dans un communiqué le ministère de la Transition écologique, dont dépend le ministère du Logement. Un prêt "rendu possible grâce à la loi Climat et Résilience", s'est félicité l'État. En effet, l'article 169 de cette loi, promulguée et publiée au Journal officiel le 24 août dernier, donne la possibilité d'apporter une garantie publique aux banques qui distribueraient ces prêts, via le Fonds de garantie pour la rénovation énergétique (FGRE).
Dans ce cadre, Nicolas Théry, président du Crédit Mutuel, et Philippe Heim, président du directoire de La Banque Postale, ont été reçus le 1er septembre par Emmanuelle Wargon, ministre chargée du Logement, et Olivier Sichel, directeur général délégué de la Caisse des dépôts et consignations sur la rénovation énergétique des logements. C'est suite aux recommandations du rapport d'Olivier Sichel que le gouvernement a décidé de promouvoir ce prêt.
Un remboursement progressif ou in fine
Proposé dès le début de l'année prochaine, le "prêt avance rénovation" est un prêt hypothécaire qui permet au ménage un remboursement du reste à charge in fine, lors de la vente du logement ou lors d'une succession. Les intérêts peuvent être remboursés progressivement ou lors du transfert final. L'ensemble des modalités sera fixé par un décret en Conseil d'État et un arrêté pris en application de la loi Climat et Résilience d'ici la fin de l'année 2021.
"Certains ménages, souvent modestes ou âgés, peuvent éprouver des difficultés à accéder à des crédits bancaires classiques, y compris bonifiés, tels que l'éco-prêt à taux zéro, pour financer le "reste à charge" des travaux de rénovation", explique le gouvernement. C'est pourquoi, selon lui, "l'accélération de l'effort de rénovation permet dans le même temps de soutenir l'activité économique et d'améliorer le pouvoir d'achat des Français".
Les paramètres de la garantie publique qui seront apportés à ces prêts ont été élaborés par le ministère de l'Économie, des Finances et de la Relance, le ministère de la Transition écologique et les banques concernées, qui ont mené un travail commun. "Cette garantie publique sera fixée à hauteur de 75% de la perte éventuellement encourue afin de responsabiliser la banque prêteuse tout en diminuant le risque qu'elle encourt en cas de défaut de remboursement (si le produit de la vente du bien à sa mutation ne permet pas de rembourser le "reste à charge" des travaux de rénovation)", précise le ministère.
Des rénovations accessibles "même aux plus modestes"
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De nombreux foyers ont besoin d'effectuer des rénovations au sein de leur logement dans l'Hexagone. Au total, 4,8 millions d'habitations sont considérées comme des "passoires énergétiques", classées F ou G sur l'échelle du diagnostic de performance énergétique. Emmanuelle Wargon a remercié les banques impliquées dans ce dispositif, jugeant que le prêt est "un élément essentiel pour s'assurer que tous les propriétaires, même les plus modestes et les plus âgés, pourront financer la rénovation de leur logement". De son côté, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a qualifié le Crédit Mutuel et La Banque Postale de "pionniers de la distribution de ce type de prêts".
Les particuliers peuvent déjà déposer leur dossier pour bénéficier de certaines aides, notamment MaPrimeRenov', dont le budget pour l'année 2021 devrait permettre de payer l'ensemble des primes demandées cette année pour des travaux de rénovation énergétique. Le gouvernement a tablé sur un budget de plus de 2 milliards d'euros pour 2022.