L'agglomération de Rennes (Ille-et-Vilaine) met en service vendredi sa première ligne de métro VAL (véhicule automatique léger), au terme de plus de quinze années d'études et de travaux qui ont suscité la polémique et ont été marquées par de multiples péripéties.
Après Lille, l'aéroport parisien d'Orly et Toulouse, Rennes devient le quatrième site français, et la plus petite agglomération du pays par la population (375.000 habitants, 210.000 pour la ville), à se doter de ce mode de transport en site propre et sans conducteur mis au point par Siemens Transportation Systems (ex-Matra).
A partir de vendredi midi, les Rennais pourront effectuer en 16 minutes - soit un gain de temps de 10 minutes environ - le trajet de cette ligne de 9,4 km (dont 1 km en "aérien") qui parcourt la ville du nord-ouest au sud-est en passant sous son centre historique et sa gare.
Le tracé est jalonné de quinze stations et un viaduc conçues par 13 équipes d'architectes, dont celle du Britannique Norman Foster. Les responsables du projet disent avoir beaucoup insisté sur la sécurité, en veillant notamment à ce que chaque station soit baignée d'une lumière naturelle.
Le lancement du métro rennais est l'aboutissement d'une gestation pour le moins contrariée. Les élus rennais choisissent le VAL en 1989, soit trois ans après le lancement des premières études. Mais déjà, l'opposition au maire de Rennes Edmond Hervé (PS) dénonce un projet au coût pharaonique (environ 450 millions d'euros, selon une estimation de 1995) et font savoir leur préférence pour le tramway, moins onéreux.
En 1993, le ministre des Transports du gouvernement d'Edouard Balladur, Bernard Bosson (UDF), hostile à ce qu'il appelle "le métro par habitant le plus cher du monde", réduit la subvention de l'Etat de 500 à 372,8 millions de francs (56,83 M EUR), après avoir envisagé de la supprimer.
L'année suivante, la déclaration d'utilité publique est annulée à la suite d'un recours déposé par le chef de file des Verts de Rennes, Yves Cochet, aujourd'hui ministre de l'Environnement.
Mais Edmond Hervé, réélu en 1995 pour un quatrième mandat de maire, ne désarme pas, et fait du VAL le grand combat de sa carrière d'élu local.
Les travaux du métro de Rennes, "le plus grand chantier de France pour les années qui viennent" selon M. Hervé, débutent finalement en janvier 1997. Nouvelles péripéties: l'avancée du tunnelier Perceval sera interrompue, en 1999, à la suite de plusieurs affaissements de chaussée.
D'autres polémiques interviendront entre l'entreprise GTB/Quille et le maître d'ouvrage, mais également entre l'entreprise et Norman Foster, notamment au sujet d'un viaduc dont la fiabilité des plans avait été remise en question.
Aujourd'hui, tout le monde (ou presque) semble le réjouir de ce nouveau métro. Les élus de Rennes Métropole réfléchissent toutefois à une deuxième ligne de transport en commun en site propre (TCSP). Le système choisi, qui ne sera pas forcément le VAL, devrait être connu à l'automne prochain, pour une mise en service qui ne devrait pas intervenir avant 2010.
J-P D (avec AFP)
Une gestation difficile
- 1986: premières études pour un transport en commun en site propre à Rennes
- octobre 1989: les élus de l'agglomération choisissent le système VAL
- janvier 1993: adoption de l'avant-projet détaillé par 74% des élus représentant plus de 2/3 des communes
- 12 janvier 1998: premier tour de roue du tunnelier Perceval qui commence à creuser le tunnel à la future station Clemenceau
- 16 mars 1999: affaissement de terrain dans le centre de Rennes. Perceval est stoppé jusqu'au 16 août 1999.
- 30 avril 1999: pose des premières voies
- 16 et 17 octobre 1999: 13.000 personnes participent aux premières journées portes ouvertes
- 15 mars 2000: Perceval est extrait du sol et démonté après avoir creusé 3.563 mètres de tunnel
- 20 octobre 2000: premier roulage en mode automatique (condition normale d'utilisation)
- 1er juin 2001: électrification de toute la ligne
- juillet 2001: livraison des dernières rames
- 8 mars 2002: ouverture au public
- 15 mars 2002: inauguration officielle
- 18 mars 2002: début de l'exploitation commerciale
Le VAL de Rennes en chiffres
- Investissement: environ 457 M EUR (estimation 1995)
- Réseau: 15 stations (dont 2 aériennes) réparties sur 9,4 km (dont 1 km en aérien) et desservies par 16 rames d'une capacité de 158 voyageurs.
- La rame: longueur (26 m), largeur (2 m), hauteur (3,25 m), soit une hauteur réduite qui doit permettre l'exploitation dans des ouvrages étroits, moins chers à réaliser.
A partir de vendredi midi, les Rennais pourront effectuer en 16 minutes - soit un gain de temps de 10 minutes environ - le trajet de cette ligne de 9,4 km (dont 1 km en "aérien") qui parcourt la ville du nord-ouest au sud-est en passant sous son centre historique et sa gare.
Le tracé est jalonné de quinze stations et un viaduc conçues par 13 équipes d'architectes, dont celle du Britannique Norman Foster. Les responsables du projet disent avoir beaucoup insisté sur la sécurité, en veillant notamment à ce que chaque station soit baignée d'une lumière naturelle.
Le lancement du métro rennais est l'aboutissement d'une gestation pour le moins contrariée. Les élus rennais choisissent le VAL en 1989, soit trois ans après le lancement des premières études. Mais déjà, l'opposition au maire de Rennes Edmond Hervé (PS) dénonce un projet au coût pharaonique (environ 450 millions d'euros, selon une estimation de 1995) et font savoir leur préférence pour le tramway, moins onéreux.
En 1993, le ministre des Transports du gouvernement d'Edouard Balladur, Bernard Bosson (UDF), hostile à ce qu'il appelle "le métro par habitant le plus cher du monde", réduit la subvention de l'Etat de 500 à 372,8 millions de francs (56,83 M EUR), après avoir envisagé de la supprimer.
L'année suivante, la déclaration d'utilité publique est annulée à la suite d'un recours déposé par le chef de file des Verts de Rennes, Yves Cochet, aujourd'hui ministre de l'Environnement.
Mais Edmond Hervé, réélu en 1995 pour un quatrième mandat de maire, ne désarme pas, et fait du VAL le grand combat de sa carrière d'élu local.
Les travaux du métro de Rennes, "le plus grand chantier de France pour les années qui viennent" selon M. Hervé, débutent finalement en janvier 1997. Nouvelles péripéties: l'avancée du tunnelier Perceval sera interrompue, en 1999, à la suite de plusieurs affaissements de chaussée.
D'autres polémiques interviendront entre l'entreprise GTB/Quille et le maître d'ouvrage, mais également entre l'entreprise et Norman Foster, notamment au sujet d'un viaduc dont la fiabilité des plans avait été remise en question.
Aujourd'hui, tout le monde (ou presque) semble le réjouir de ce nouveau métro. Les élus de Rennes Métropole réfléchissent toutefois à une deuxième ligne de transport en commun en site propre (TCSP). Le système choisi, qui ne sera pas forcément le VAL, devrait être connu à l'automne prochain, pour une mise en service qui ne devrait pas intervenir avant 2010.
J-P D (avec AFP)
Une gestation difficile
- 1986: premières études pour un transport en commun en site propre à Rennes
- octobre 1989: les élus de l'agglomération choisissent le système VAL
- janvier 1993: adoption de l'avant-projet détaillé par 74% des élus représentant plus de 2/3 des communes
- 12 janvier 1998: premier tour de roue du tunnelier Perceval qui commence à creuser le tunnel à la future station Clemenceau
- 16 mars 1999: affaissement de terrain dans le centre de Rennes. Perceval est stoppé jusqu'au 16 août 1999.
- 30 avril 1999: pose des premières voies
- 16 et 17 octobre 1999: 13.000 personnes participent aux premières journées portes ouvertes
- 15 mars 2000: Perceval est extrait du sol et démonté après avoir creusé 3.563 mètres de tunnel
- 20 octobre 2000: premier roulage en mode automatique (condition normale d'utilisation)
- 1er juin 2001: électrification de toute la ligne
- juillet 2001: livraison des dernières rames
- 8 mars 2002: ouverture au public
- 15 mars 2002: inauguration officielle
- 18 mars 2002: début de l'exploitation commerciale
Le VAL de Rennes en chiffres
- Investissement: environ 457 M EUR (estimation 1995)
- Réseau: 15 stations (dont 2 aériennes) réparties sur 9,4 km (dont 1 km en aérien) et desservies par 16 rames d'une capacité de 158 voyageurs.
- La rame: longueur (26 m), largeur (2 m), hauteur (3,25 m), soit une hauteur réduite qui doit permettre l'exploitation dans des ouvrages étroits, moins chers à réaliser.