Alors que tous les chiffres sur l'activité de l'immobilier viennent de tomber, que les réseaux d'agence ont rendu public leur bilan, faisons un dernier point avec René Pallincourt, Président de la Fnaim.
Batiactu : Alors, crise ou pas crise ?René Pallincourt : Christine Boutin, ministre du Logement, a déclaré quil ny avait pas de crise de limmobilier, mais quil y avait une crise financière mondiale, qui a des effets collatéraux sur le marché immobilier, notamment sur le crédit.
Il est vrai quaujourdhui, larbitre du marché, cest le banquier qui a à justifier de la solvabilité du client. Et si lon considère les différences de taux très importantes entre les banques jusquà 0.50 % selon Meilleurtaux.com - ils continueront demain dêtre les arbitres du marché.
Au-delà de cela, les fondamentaux qui soutiennent le marché de limmobilier sont plutôt bien orientés. Cela semble surprenant, toutefois le revenu des ménages sinscrit à la hausse (monétisation des RTT, défiscalisation des heures supplémentaires ). A la Fnaim, nous pensons quil faut faire ni de langélisme ni du catastrophisme. On a parlé du revenu des ménages, mais il y a aussi la stabilité des prix (+1.7% sur les 12 derniers mois) dont il faut tenir compte. De plus, la hausse des prix était en partie compensée par des taux plutôt bas et par un allongement possible de la durée des taux de crédit. Aujourdhui, ce schéma nexiste plus. Au contraire, les durées tendent à raccourcir, et les taux sont désormais inscrits à la hausse. Encore une fois, il y a un ralentissement de lactivité et une augmentation des taux dintérêt, cest très net. Pour autant, alors quon parle des fermetures dagences, nous avons démontré que ce nétait pas vrai, en tout cas en ce qui concerne la Fnaim.
Enfin, la situation actuelle montre une opposition entre acheteur et vendeur. Un vendeur qui espère toujours avoir un prix qui était celui dhier, mais complètement hors marché. Et un acheteur qui est dans une position attentiste, face à la baisse des prix annoncée.
Batiactu : Peut-on parler dun assainissement du marché ? Ou dune fin de cycle ?
René Pallincourt : Dès linstant où lon assiste au ralentissement de ce marché, on a un phénomène dassainissement. On se rassure un peu en disant cela. Ce que lon sait cest que les prix ont grimpé de façon irraisonnée, que près de 10.000 agences de professionnels ont été créées au cours des 10 dernières années On sait tout cela, et tous ces éléments juxtaposés peuvent justifier une partie de la situation dans laquelle on se trouve. De même quun ralentissement de lactivité peut permettre au marché de retrouver ses repères perdus au cours des dernières années, qui furent du « tout et du nimporte quoi » ! Quant à une éventuelle fin de cycle : ce dont je suis sûr, cest que ça ne sarrêtera pas demain. Quelle que soit lorigine structurelle ou conjoncturelle de la crise. Quelle sera la durée de la situation : honnêtement je nen sais rien, mais cela prendra encore une bonne partie de lannée 2009. Mais il ny aura pas de choc brutal, ni à la baisse ni à la hausse.
Batiactu : Limage des professionnels de limmobilier est quelque peu ternie Cela va-t-il sarranger ?
René Pallincourt : Le secrétaire dEtat chargé de lIndustrie et de la Consommation, Luc Chatel, ainsi que quelques associations de consommateurs, ont tendance à clouer au pilori tous les professionnels de limmobilier. Je navancerai quun chiffre et un seul : nous avons délivré 6 milliards deuros de garantie à nos adhérents en 2007. Car notre profession étant réglementée, nous avons lobligation dapporter à nos adhérents une garantie financière via une caisse spécifique. En 2008, nous avons eu 6 sinistres pour 470.000 euros, soit une tendance à zéro. Y a-t-il une autre profession qui peut affirmer un caractère aussi vertueux que celui affiché par les agences de la Fnaim ? Je ne répondrai que par cela, après le reste cest de la polémique
Il est vrai quaujourdhui, larbitre du marché, cest le banquier qui a à justifier de la solvabilité du client. Et si lon considère les différences de taux très importantes entre les banques jusquà 0.50 % selon Meilleurtaux.com - ils continueront demain dêtre les arbitres du marché.
Au-delà de cela, les fondamentaux qui soutiennent le marché de limmobilier sont plutôt bien orientés. Cela semble surprenant, toutefois le revenu des ménages sinscrit à la hausse (monétisation des RTT, défiscalisation des heures supplémentaires ). A la Fnaim, nous pensons quil faut faire ni de langélisme ni du catastrophisme. On a parlé du revenu des ménages, mais il y a aussi la stabilité des prix (+1.7% sur les 12 derniers mois) dont il faut tenir compte. De plus, la hausse des prix était en partie compensée par des taux plutôt bas et par un allongement possible de la durée des taux de crédit. Aujourdhui, ce schéma nexiste plus. Au contraire, les durées tendent à raccourcir, et les taux sont désormais inscrits à la hausse. Encore une fois, il y a un ralentissement de lactivité et une augmentation des taux dintérêt, cest très net. Pour autant, alors quon parle des fermetures dagences, nous avons démontré que ce nétait pas vrai, en tout cas en ce qui concerne la Fnaim.
Enfin, la situation actuelle montre une opposition entre acheteur et vendeur. Un vendeur qui espère toujours avoir un prix qui était celui dhier, mais complètement hors marché. Et un acheteur qui est dans une position attentiste, face à la baisse des prix annoncée.
Batiactu : Peut-on parler dun assainissement du marché ? Ou dune fin de cycle ?
René Pallincourt : Dès linstant où lon assiste au ralentissement de ce marché, on a un phénomène dassainissement. On se rassure un peu en disant cela. Ce que lon sait cest que les prix ont grimpé de façon irraisonnée, que près de 10.000 agences de professionnels ont été créées au cours des 10 dernières années On sait tout cela, et tous ces éléments juxtaposés peuvent justifier une partie de la situation dans laquelle on se trouve. De même quun ralentissement de lactivité peut permettre au marché de retrouver ses repères perdus au cours des dernières années, qui furent du « tout et du nimporte quoi » ! Quant à une éventuelle fin de cycle : ce dont je suis sûr, cest que ça ne sarrêtera pas demain. Quelle que soit lorigine structurelle ou conjoncturelle de la crise. Quelle sera la durée de la situation : honnêtement je nen sais rien, mais cela prendra encore une bonne partie de lannée 2009. Mais il ny aura pas de choc brutal, ni à la baisse ni à la hausse.
Batiactu : Limage des professionnels de limmobilier est quelque peu ternie Cela va-t-il sarranger ?
René Pallincourt : Le secrétaire dEtat chargé de lIndustrie et de la Consommation, Luc Chatel, ainsi que quelques associations de consommateurs, ont tendance à clouer au pilori tous les professionnels de limmobilier. Je navancerai quun chiffre et un seul : nous avons délivré 6 milliards deuros de garantie à nos adhérents en 2007. Car notre profession étant réglementée, nous avons lobligation dapporter à nos adhérents une garantie financière via une caisse spécifique. En 2008, nous avons eu 6 sinistres pour 470.000 euros, soit une tendance à zéro. Y a-t-il une autre profession qui peut affirmer un caractère aussi vertueux que celui affiché par les agences de la Fnaim ? Je ne répondrai que par cela, après le reste cest de la polémique