Réunis à l'initiative de l'Association des Journalistes de la Construction, les responsables des deux principales organisations patronales du bâtiment, Alain Sionneau (FFB) et Jean Lardin (Capeb) ont passé en revue les grandes questions d'actualité de la profession.
L'affiche promettait un débat exceptionnel. D'un côté, Alain Sionneau, président de la puissante Fédération Française du Bâtiment, vice-président du Medef. De l'autre, Jean Lardin, président de l'organisation rivale, la Capeb qui déclare regrouper quelque 300.000 artisans et petites entreprises du bâtiment.
On aurait pu s'attendre à une joute verbale entre les représentants de ces deux puissantes organisations, que l'Histoire a souvent opposé. 0r, il n'en a rien été. Doit-on y voir - à l'image du monde politique - une tendance vers une uniformisation des idées, une volonté des organisateurs - qui ont monopolisé le débat - ou alors à la situation exceptionnelle dans laquelle se trouve le patronat du secteur qui a vu se satisfaire ses principales revendications ?
En effet, alors que l'on aurait pu s'attendre à une avalanche de propositions à destination des candidats à la présidentielle, les deux fédérations se sont montrées globalement satisfaites des récentes décisions du gouvernement pour la profession.
Que ce soit à la FFB comme à la Capeb, il y a 7 ans, lors que la précédente campagne présidentielle, on était loin d'imaginer, que sous une majorité socialiste, la profession aurait vu se satisfaire ses principales revendications : TVA à 5,5%, réforme du Code des marchés publics avec sa réduction des délais de paiement, projet de loi pour le développement de la petite entreprise et de l'artisanat, prolongement du dispositif Besson, loi sur le renouvellement urbain avec son cortège de bonnes surprises comme l'instauration d'un " contrôle technique " pour les logements locatifs, etc.
Heureusement qu'il reste aux deux organisations patronales leurs traditionnels chevaux de bataille comme les 35 heures ou la baisse des charges des entreprises !
J-P Defawe
Quelques extraits...
A propos des 35 heures..
Jean Lardin : Dire que les 35 heures est un succès est une erreur : seuls 15 % de nos entreprises ont réduit la durée du travail (...) La Capeb s'est battue pour adapter et améliorer cette loi ( ...) Il faut trouver des solutions pour que les entreprises continuent à vivre...
Alain Sionneau : On a oublié que les entreprises avaient des clients et que leur premier engagement était de répondre à ces clients (...) Nous appliquerons la loi mais nous chercherons à l'améliorer (...) Ce n'est pas la RTT qui crée l'emploi, mais l'activité !
A propos du taux de TVA réduit
Alain Sionneau : Ce serait un cataclysme si le taux de TVA redevenait commun (...) Nous avons besoin de mesures pérennes et on va se battre pour cela car le traumatisme serait épouvantable !
Jean Lardin : J'ai des espoirs réels sur le maintien de cette TVA (...) Nous irons ensemble nous battre sur ce terrain.
A propos de la réforme du code des Marchés Publics
Jean Lardin : Cette réforme présente un goût d'inachevé mais nous sommes satisfaits de la réduction des délais de paiement (...) Nous aurions préféré aller plus loin, notamment en ce qui concerne l'allotissement...
Alain Sionneau : Les délais de paiement sont un point fort (...) Je regrette la disposition relative à la retenue de garantie (...) L'allotissement, j'en suis adepte. Nous devons d'abord nous assurer de l'application du code et nous ferons les actions correctives si nécessaires.
A propos de la réforme de l'Architecture
Alain Sionneau : J'ai vécu cette proposition comme une agression (...) Il faudra mettre en perspective les trois acteurs de la profession : maître d'ouvrage, maître d'oeuvre et l'entreprise et être vigilant à ce que les entreprises soient traités comme il se doit.
Jean Lardin : C'est un serpent de mer (...) Le piège serait de vouloir opposer les architectes et les entreprises. Nous sommes attachés à ce que la qualité architecturale soit réelle (...) La coordination de chantier est également attendue par tous les clients.
A propos de l'accord sur le dialogue social
Alain Sionneau : Je m'exprime en tant que vice président du Medef. Nous n'avons rien contre un tel accord, dans la mesure où il ne concerne que ses signataires. A l'UPA d'assumer ses responsabilités...
Jean Lardin : Je me rappelle que l'on ne nous avait pas demandé notre avis au sujet du doublement de la contribution pour les garanties de salaires.
Propos recueillis par Fabienne Leroy
On aurait pu s'attendre à une joute verbale entre les représentants de ces deux puissantes organisations, que l'Histoire a souvent opposé. 0r, il n'en a rien été. Doit-on y voir - à l'image du monde politique - une tendance vers une uniformisation des idées, une volonté des organisateurs - qui ont monopolisé le débat - ou alors à la situation exceptionnelle dans laquelle se trouve le patronat du secteur qui a vu se satisfaire ses principales revendications ?
En effet, alors que l'on aurait pu s'attendre à une avalanche de propositions à destination des candidats à la présidentielle, les deux fédérations se sont montrées globalement satisfaites des récentes décisions du gouvernement pour la profession.
Que ce soit à la FFB comme à la Capeb, il y a 7 ans, lors que la précédente campagne présidentielle, on était loin d'imaginer, que sous une majorité socialiste, la profession aurait vu se satisfaire ses principales revendications : TVA à 5,5%, réforme du Code des marchés publics avec sa réduction des délais de paiement, projet de loi pour le développement de la petite entreprise et de l'artisanat, prolongement du dispositif Besson, loi sur le renouvellement urbain avec son cortège de bonnes surprises comme l'instauration d'un " contrôle technique " pour les logements locatifs, etc.
Heureusement qu'il reste aux deux organisations patronales leurs traditionnels chevaux de bataille comme les 35 heures ou la baisse des charges des entreprises !
J-P Defawe
Quelques extraits...
A propos des 35 heures..
Jean Lardin : Dire que les 35 heures est un succès est une erreur : seuls 15 % de nos entreprises ont réduit la durée du travail (...) La Capeb s'est battue pour adapter et améliorer cette loi ( ...) Il faut trouver des solutions pour que les entreprises continuent à vivre...
Alain Sionneau : On a oublié que les entreprises avaient des clients et que leur premier engagement était de répondre à ces clients (...) Nous appliquerons la loi mais nous chercherons à l'améliorer (...) Ce n'est pas la RTT qui crée l'emploi, mais l'activité !
A propos du taux de TVA réduit
Alain Sionneau : Ce serait un cataclysme si le taux de TVA redevenait commun (...) Nous avons besoin de mesures pérennes et on va se battre pour cela car le traumatisme serait épouvantable !
Jean Lardin : J'ai des espoirs réels sur le maintien de cette TVA (...) Nous irons ensemble nous battre sur ce terrain.
A propos de la réforme du code des Marchés Publics
Jean Lardin : Cette réforme présente un goût d'inachevé mais nous sommes satisfaits de la réduction des délais de paiement (...) Nous aurions préféré aller plus loin, notamment en ce qui concerne l'allotissement...
Alain Sionneau : Les délais de paiement sont un point fort (...) Je regrette la disposition relative à la retenue de garantie (...) L'allotissement, j'en suis adepte. Nous devons d'abord nous assurer de l'application du code et nous ferons les actions correctives si nécessaires.
A propos de la réforme de l'Architecture
Alain Sionneau : J'ai vécu cette proposition comme une agression (...) Il faudra mettre en perspective les trois acteurs de la profession : maître d'ouvrage, maître d'oeuvre et l'entreprise et être vigilant à ce que les entreprises soient traités comme il se doit.
Jean Lardin : C'est un serpent de mer (...) Le piège serait de vouloir opposer les architectes et les entreprises. Nous sommes attachés à ce que la qualité architecturale soit réelle (...) La coordination de chantier est également attendue par tous les clients.
A propos de l'accord sur le dialogue social
Alain Sionneau : Je m'exprime en tant que vice président du Medef. Nous n'avons rien contre un tel accord, dans la mesure où il ne concerne que ses signataires. A l'UPA d'assumer ses responsabilités...
Jean Lardin : Je me rappelle que l'on ne nous avait pas demandé notre avis au sujet du doublement de la contribution pour les garanties de salaires.
Propos recueillis par Fabienne Leroy