LCA-FFB : Les architectes intégrés avec qui nous travaillons nous apportent d'ailleurs beaucoup… Précisons que nous avons évolué également. L'intégration d'une très forte compétence technique, notamment avec les impératifs de la transition énergétique, a fait évoluer notre offre, modifié nos comportements. Nos clients ont changé, ils se renseignent davantage. Il y a un travail d'accompagnement du client dans la conception, bien plus développé aujourd'hui.
Cnoa : En effet, les clients sont plus exigeants. Evitons les signatures de complaisance qui sont un fléau pour tout le monde. Je vous assure que vous n'y perdriez pas et ce serait profitable à la fois pour vous et pour les architectes. Je pense que dans l'intérêt du client, à condition que l'on se mette d'accord sur le positionnement de chacun, on peut arriver à faire des projets ensemble.
Batiactu : Vous voyez, on y arrive !
LCA-FFB : Oui, mais il faudra pouvoir maintenir un coût de construction compatible avec les revenus de nos clients… Le coût d'un architecte viendrait en plus et contrarierait certainement bon nombre d'accessions.
Cnoa : Un architecte ne coûterait pas plus cher… Bien sûr, il faut un changement dans l'organisation de votre production.
"La signature de complaisance reste un vrai problème pour nous et pour les citoyens", Cnoa
LCA-FFB : Evidemment si l'on conserve tout ce qu'on internalise tout en externalisant, il y aura un problème ! En même temps, on ne peut pas s'engager à licencier juste pour faire plaisir aux architectes !
On regrette quand même qu'il n'y ait pas eu de dialogue dans le cadre de la loi CAP. Pour nous, c'est une occasion manquée. Nous avons le sentiment que la loi a été écrite par le ministère de la Culture avec vous, architectes, et s'il y avait eu davantage de concertation, on aurait pu y glisser des articles un peu plus habiles… Nous pensons au seuil, bien sûr, pour lequel nous avons porté un amendement, mais aussi à celui que nous avons nommé « l'amendement délation » qui dit que l'instructeur du PC pressentant que le plan signé peut être une signature de complaisance doit alerter l'Ordre…
Cnoa : La loi CAP sert la qualité architecturale notamment pour l'architecture du quotidien. Elle incite les particuliers à se tourner vers les architectes, dans un souci de qualité, de sécurité et de protection du consommateur. La signature de complaisance reste un vrai problème pour nous et pour les citoyens.
Batiactu : Finalement, vous êtes mûrs pour travailler main dans la main… Sur la base de compromis et de définition des missions, il y a donc une porte de sortie à votre conflit.
Cnoa : Oui, définir les missions, bien cadrer les choses dans le contrat. Si le constructeur a le statut d'AMO, il devient alors notre interlocuteur. Pourquoi cela ne pourrait-il pas se passer correctement ? Les architectes souhaitent intervenir dans la construction.
"Si l'on trouvait une bonne collaboration, nos parts de marché respectives augmenteraient", LCA-FFB
LCA-FFB : Si l'on trouvait une bonne collaboration, nos parts de marché respectives augmenteraient. Et on sait qu'on y gagnerait en termes d'image.
Cnoa : On n'avancera entre nous que si vous intégrez dans votre procédure l'idée que l'architecte est une profession réglementée, indépendante. Définir un statut d'AMO, qui devient l'interlocuteur de l'architecte, est peut être une voie à explorer.
LCA-FFB : Si l'on se rejoint sur ce point-là, il y a peut-être une ouverture…