Batiactu : Justement, quelles sont vos relations avec les différents interlocuteurs du gouvernement, que vous connaissez déjà par ailleurs ?
P. L. : D'avoir occupé la première vice-présidence de la Capeb auparavant, et pendant 9 années, m'a permis de les rencontrer en effet, ce qui va me faciliter la tache. L'année qui se présente est une année où nous allons devoir avoir des contacts directs avec MM. Novelli, Apparu, Woerth et aussi Mme Lagarde. Je souhaite simplement qu'ils nous accompagnent dans nos démarches.

 

Batiactu : L'accessibilité est un sujet important pour vous. Quelles seront les actions de la Capeb ?
P. L. : Le vieillissement nous amène à avoir des problématiques de maintien de vie dans l'habitat et d'accessibilité. Peu de chose avait été faite jusqu'à il y a quelques années, mais la Capeb a largement été précurseur sur ce thème, en organisant des salons, en éditant des guides. Nous devons aujourd'hui penser notre activité en pensant accessibilité. D'ailleurs, au sein de notre confédération, une personne est désormais dédiée à cette problématique. Prochainement, nous rencontrerons les membres du cabinet de Benoist Apparu, secrétaire d'Etat au Logement, afin de leur présenter les outils dont nous disposons pour travailler en synergie sur le bâtiment. Il y a un vrai retard, c'est évident, car rien n'avait été pensé et conçu jusqu'ici pour faciliter le quotidien des personnes concernées. Si les moyens sont à la hauteur des retards, on arrivera à quelque chose. Les effets d'annonce ne seront plus suffisants, il faudra aller plus loin. La Capeb est prête, elle a les outils, nos artisans sont formés ou en cours de formation. Nos outils sont donc à la disposition, les textes réglementaires devront nous permettent de mettre en oeuvre notre activité pour accompagner le handicap.

 

Batiactu : Le rôle du conjoint est aussi l'un de vos thèmes favoris…
P. L. : Pendant des années, la femme, parce qu'il s'agit souvent d'elle en tant que conjoint, a joué un rôle prioritaire au sein de l'entreprise artisanale, mais elle n'avait pas de statut, donc pas de reconnaissance. Désormais, et après des années de lutte, la femme qui travaille dans l'entreprise de son mari a un véritable statut, et elle doit le prendre ! Nous nous battrons pour cela car le rôle de la femme dans l'entreprise est primordial. Il faut qu'on sorte de ces côtés machistes qui donnent aux femmes des pouvoirs très relatifs. Son travail est complémentaire à celui de l'homme, il faut le faire comprendre. Aujourd'hui, de 40 à 45 % de femmes ont pris le statut au sein de l'artisanat du bâtiment : je rappelle que c'est un statut obligatoire ! Mais on ne peut pas parler de méconnaissance sur ce sujet, car la Capeb a déployé une grande énergie à expliquer qu'un statut de conjoint existait et qu'il allait dans l'intérêt de ceux ou celles pour qui il était fait. Or, ceux qui ne veulent pas l'entendre prennent un gros risque. J'ai la chance d'avoir mon épouse et ma fille qui travaillent avec moi, et sans elles, je ne pourrais pas faire ce que je fais si elles n'étaient pas dans mon entreprise… Comment un Président qui est dans cette configuration-là ne pourrait-il pas être porteur de ce genre de démarche ? Remettons la femme au cœur de l'entreprise et reconnaissons-lui toutes les vertus qui sont les siennes.

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