Sans confondre vitesse et précipitation, le secteur du bâtiment français applique déjà les règles de l'art dans les constructions neuves, d'immeubles d'habitation ou du tertiaire. Le programme d'accompagnement des professionnels du bâtiment dresse son premier bilan, un an après son lancement. Et il s'apprête à donner une nouvelle impulsion afin que le secteur continue sa profonde mutation.
Lancé en 2010, grâce à la profonde implication des acteurs de la construction, le programme d'accompagnement des professionnels du bâtiment «Règles de l'Art - Grenelle Environnement 2012» se décline aujourd'hui au travers de nombreuses actions. Alain Maugard (président de Qualibat), Jacques Jessenne (président de l'AQC) et Bertrand Delcambre (président du CSTB) ont présenté, un an après le lancement de ce programme, les premiers résultats et les prochaines orientations.
La principale est la présentation des premières «Recommandations professionnelles», qui aura lieu lors du salon Batimat. Deux conférences seront organisées, sur les systèmes photovoltaïques intégrés en toiture et sur les systèmes pour les rupteurs thermiques.
A noter que la fédération française des sociétés d'assurance a donné son accord pour la prise en considération de ces recommandations professionnelles. En effet, les objectifs du programme vont dans le sens de leurs attentes en termes de sécurisation des opérations de construction. Ainsi, les travaux respectant les recommandations seront considérés comme relevant d'une «technique courante». Cette décision donne de fait une grande valeur à ces recommandations.
Edition de recommandations professionnelles
La rédaction des recommandations professionnelles suppose une connaissance approfondie du terrain et de ses problématiques. Plusieurs contrats cadres vont donc être signés avec des organismes scientifiques reconnus afin de définir des thématiques techniques d'intervention. Deux pôles structurants vont être mis en place : l'un consacré à la partie «active» du bâtiment (équipements techniques, fournisseurs d'énergie) - en cours de finalisation avec le COSTIC (Comité scientifique et technique des industries climatiques), l'autre consacré à la partie «passive» du bâtiment (l'enveloppe), qui devrait être finalisé d'ici à la fin de 2011 avec l'aide des principaux centres techniques industriels (béton, bois, métal, briques). Le CSTB assurera la cohérence de l'ensemble des contributions.
Plusieurs études vont par ailleurs être lancées, pour le recensement et l'évaluation des technologies clés. Une première étude, qui portait sur les risques de non qualités associés aux bâtiments basse consommation (BBC), avait été organisée à l'initiative de l'Agence de Qualité de la Construction. Elle portait sur une trentaine d'opérations immobilières. Son champ d'investigation va être étendu et porté à 200 opérations, qui seront analysées d'ici à la fin de l'année. L'échantillon final comprendra 75 % d'opérations neuves et 25 % de réhabilitations ; 73 % concerneront des bâtiments résidentiels et 27 % des bâtiments tertiaires. Cette étude permettra d'obtenir des retours d'expériences avec les réussites et les échecs constatés, les problèmes de conception, de mise en œuvre ou d'entretien, etc. Selon le mode opératoire validé, les opérations retenues font l'objet d'un examen détaillé avec enquête auprès des maîtres d'ouvrage et des maîtres d'œuvre, des bureaux d'études, des entreprises et des utilisateurs. A l'heure actuelle, les acteurs de plus de 120 opérations ont été rencontrés.
Afin d'homogénéiser le format des données collectées et faciliter leur exploitation, l'AQC a développé un outil de gestion de type Extranet. Il s'agit à la fois d'une interface de saisie et d'un système de traitement permettant une recherche multicritères (types de travaux, destination des bâtiments, localisation géographique, obtention du label énergétique, élément technique concerné, type d'impact, etc.). Des informations ciblées pourront ainsi être extraites en fonction des besoins.
Découvrez en page 2 les différentes études en cours.
