En région parisienne, le Pensionnat royal de Juilly se métamorphose

Confiée à l'agence d'architecture Cabinet Monchecourt, l'opération nécessitait un budget d'environ 24 millions d'euros. Au total, 217 appartements, allant du T1 au T4, vont être réalisés dans les sept bâtiments du site. Sur ce terrain, 384 places de stationnement seront aménagées. Une dizaine d'anciens pensionnaires ont investi dans ce projet.

"Infiltrations, présence de mérules… Les bâtiments étaient fortement dégradés", raconte Agnès Rouffiac. "Nous avons entièrement refait les couvertures et avons découvert des dégradations au fur et à mesure de l'avancement des travaux." La phase de curage, d'une durée de six mois, a été lancée à la fin 2022. "Dès avril 2023, l'entreprise générale GTM Bâtiment a démarré les travaux du lot gros œuvre", indique Faustine Cailleux, responsable travaux. Ici, entre 900 et 100 ouvriers œuvrent chaque jour sur ce chantier.

Dans certains édifices, des mezzanines ont été construites afin de profiter de la double hauteur des espaces. Dans d'autres zones, les carrelages au sol ont été conservés. "Dans un couloir, nous avons dû tout déposer à la main. Des portes patrimoniales ont aussi été gardées", détaille Faustine Cailleux. Les portes en bois du deuxième étage du bâtiment La Fontaine, construit au XVIIIe siècle et doté d'une façade caractérisée par une succession de travées régulières de baies à arc surbaissé, seront, elles, préservées.

Dans le bâtiment Boissuet datant du début du XVIIIe siècle, un appartement patrimonial au rez-de-chaussée deviendra le séjour d'un appartement. Dans cette grande pièce classée, les murs en bois noble, les peintures murales et le lustre imposant racontent à eux seuls l'histoire de cette pièce. Les peintures seront restaurées et les carrelages des fenêtres, poncés et nettoyés. "L'ensemble du clos couvert, des façades et ouvertures du site sont inscrits et soumis aux architectes des bâtiments de France, et les escaliers monumentaux sont classés."

L'abbaye et ses voûtes, le plus ancien bâtiment (XVIIe siècle), "penchait. Il a fallu effectuer de lourdes reprises structurelles dans cet endroit où se trouvaient auparavant des dortoirs. Des appartements aux plafonds voûtés seront édifiés. Par ailleurs, nous allons remettre en état les vitraux de la chapelle du XIXe siècle", continue-t-elle.

Les futurs résidents bénéficieront de jardins partagés et privatifs. Une des cours abritera d'ailleurs un jardin à la française, quand une autre parcelle sera rétrocédée à la ville. Un parcours de santé devrait être créé dans cette zone. Le tout sera livré en juin 2025.