En dévoilant sa dernière campagne de sensibilisation baptisée "Stop à la morosité, il n'y a pas de fatalité, agissons ensemble !", la Fédération régionale des Travaux Publics (FRTP) interpelle les maîtres d'ouvrage et plus particulièrement les collectivités locales de la région parisienne. Objectif : les inviter à relancer l'investissement. Décryptage avec José Ramos, président de la FRTP.
Entretien de routes, de canalisations, de voies ferrées, enfouissement de réseaux électriques... Un grand nombre d'infrastructures d'Ile-de-France pourrait être dès maintenant réhabilitées, a rappelé, la Fédération régionale des Travaux Publics d'Ile-de-France (FRTP).
"Avec 8% d'activité en 2014 soit 6.000 emplois en péril, on ne peut pas se satisfaire de cette fatalité", nous confirme José Ramos, président de la FRTP. Dans cette période post-municipales, on estime qu'il est normal qu'il y ait un droit d'inventaire des nouvelles équipes municipales, mais celui-ci ne doit pas s'éterniser. Nous tenons à passer le message suivant auprès des maîtres d'ouvrages franciliens : il est important d'entretenir votre patrimoine que constitue les équipements publics. Par ailleurs, les travaux d'entretien mobilise 25 % de main d'œuvre en plus. Un chiffre significatif : Une voirie non entretenue pendant 10 ans coûtera pour être remis en état 15 à 20 fois plus cher."
D'autres chiffres parlent d'eux-mêmes : 12 millions de m3 d'eau par an sont perdus en Ile-de-France, soit l'équivalent de la production d'un département, et la région francilienne produit moins de 10 % de l'énergie électrique de ce qu'elle consomme. Sans compter : l'état de vétusté des accès routiers.
Cette année, les investissements des communes et des intercommunalités, qui représentent 30% du chiffre d'affaires de la profession, devraient baisser de 18% et ceux des départements de 15%. Par ailleurs, la FRTP francilienne rappelle dans une étude* "qu'en fin mars 2014, le montant des appels d'offres en Travaux Publics au plan régional était en baisse de 12,1% par rapport au 1er trimestre 2013 avec notamment des fortes disparités dans les communes (-11%) intercommunalités (-21 %) et les départements comme le Val d'Oise (-22,6 %)."
Résultat, les carnets de commandes ont du mal à se renouveler (3 à 4 mois d'activité) après avoir été historiquement hauts en 2012 et 2013 (Ndlr : plus de 7 mois), détaille José Ramos.
Plusieurs préconisations
La FRTP Ile-de-France détaille plusieurs propositions pour faire face à la situation : la création d'un Observatoire de la Qualité de Services des Infrastructures (routes, eau, ponts ferroviaires) dans la région francilienne faciliterait les élus dans leur gestion du patrimoine ; le seuil des MAPA de 15.000 à 100.000 euros ; la reconduction du dispositif de remboursement anticipé de TVA aux collectivités, déjà mis en place dans le plan de relance de 2009 et 2010 ou céder 10% des participations de l'Etat pour les affecter à une structure de portage ad hoc. Par ailleurs, l'inventaire des réseaux d'eau et d'assainissement est préconisé par la fédération professionnelle.
Placée, sous la thématique, "Stop à la morosité, il n'y a pas de fatalité, agissons ensemble !", une campagne de la FRTP vise à rappeler aux élus que l'activité des Travaux Publics francilienne est POur cela, plusieurs moyens ont été déployés : un dispositif d'affichage lancé début juin 2014 ; une lettre ouverte adressée à tous les maîtres d'ouvrage et plus particulièrement aux collectivités locales de la région parisienne et enfin des interventions de la FRTP Ile-de-France par exemple lors de la Journée des Maires.
Avec le chantier de construction du métro de rocade de la région parisienne, le Grand Paris Express (GPE), la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) a promis ces mois-ci 10.000 emplois non délocalisables pendant les quinze à vingt ans que dureront les travaux. De son côté, le site du Grand Paris évoque lui 15.000 emplois induits chaque année. "S'agissant du Grand Paris Express, c'est pour nous une lueur d'espoir dont le démarrage semble s'éloigner de quelques mois, nous a également commenté José Ramos, président de la FRTP Ile-de-France. Pour le plan de modernisation du réseau existant, il se heurte d'après nos informations à des difficultés de financement."