CONJONCTURE. La chute de 7,9% des mises en chantier au deuxième trimestre, sur un an glissant, porte à 5,2% leur baisse sur les douze derniers mois, à 409.300 unités, au plus bas depuis juin 2017.

La tendance demeure à la baisse dans la construction de logements neufs en France. Les mises en chantier, qui témoignent du niveau réel de la construction, ont fléchi de 7,9% au deuxième trimestre, par rapport à la même période de l'année 2018, à 95.300 logements, d'après les chiffres publiés ce lundi 29 juillet par le ministère de la Cohésion des territoires. Dans le détail, les mises en chantier d'immeubles ont accusé la plus forte chute, avec un plongeon de 11% d'avril à juin, contre des reculs de l'ordre de 4% à 5% pour les maisons (-4,1% pour l'individuel pur et -4,9% pour l'individuel groupé).

 

 

Le repli des mises en chantier au deuxième trimestre porte à 5,2% leur baisse sur les douze derniers mois. Ce chiffre, qui représente un plancher depuis juin 2017, demeure nettement supérieur à la barre des 300.000, sous laquelle le marché était tombé en 2014, pour la première fois depuis 17 ans. Mais cela fait déjà deux ans que les mises en chantier sont orientées à la baisse. En raison, d'abord, des coups de rabot sur les aides personnalisées au logement dites Accession, et sur les prêts à taux zéro dans les zones B2 et C, les plus dépeuplées. Ensuite, à l'approche des élections municipales de 2020, des élus se montrent réticents à accorder des permis de construire, en raison des nuisances que les chantiers peuvent occasionner pour les riverains. Dans un communiqué, la Fédération des promoteurs immobiliers évoque précisément la difficulté à obtenir des permis de construire, non seulement dans un contexte électoral, mais plus largement en raison d'une "complexité administrative." Evoquant également le processus "très long" de révision des plans locaux d'urbanisme en cours dans les grandes métropoles, la FPI regrette que "La France s'enferre dans des processus administratifs trop longs, coûteux, qui pèsent sur l'activité."

 

Les autorisations de logements à la construction se sont toutefois stabilisées au deuxième trimestre, par rapport à la période correspondante de 2018, à 111.800 futurs logements, grâce aux maisons, avec des rebonds de 3,7% et de 3,2% dans l'individuel pur et dans le groupé, respectivement. Mais peut-être ne faut-il y voir qu'une anticipation, par les ménages, de la fin du PTZ en 2020 dans les zones détendues, où les maisons dominent. De fait, les permis de construire d'immeubles, de leur côté, ont continué à marquer le pas, avec une dégringolade de 5,8% d'avril à juin.

 

 

En début d'année, Jacques Chanut, le président de la Fédération française du bâtiment, avait prédit pour cette année une chute du nombre de permis de construire et des mises en chantier de la même ampleur que celles de 2018, soit -7,6% et -7%, respectivement.

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