Après 16 heures de discussion, syndicats et patronat ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur un projet de réforme de la formation professionnelle. Un nouveau rendez-vous est pris à la rentrée.

Les partenaires sociaux doivent donc se retrouver les 25 septembre, 26 octobre, 23 novembre pour essayer de conclure ce dossier.
Francis Mer, PDG d'Usinor et chef de la délégation patronale, a indiqué à l'issue de la séance: "nous avons bien progressé mais pas assez pour conclure".

"Il y a eu une certaine incompréhension sur ce qui était possible au-delà de ce que nous souhaitions", a-t-il précisé, ajoutant que les "vacances vont permettre de faire mûrir la question et de poursuivre nos reflexions."

Les représentants de la CGPME, M. Veysset et de l'UPA, M. Cartron ont de leur côté fait part de leur inquiétude quant aux conditions de reprise des négociations.
Selon ces responsables, les efforts consentis par les PME et les TPE (Très petites entreprises) pour améliorer leurs contributions financières à la formation professionnelle des salariés qui sont inscrites dans le projet d'accord actuel ne sont pas sûres d'être conservées à la rentrée.

Côté syndical, Annie Thomas, secrétaire nationale de la CFDT a fait remarquer que "manifestement, les positions étaient trop éloignées" pour parvenir à un accord ce jour.

Comme toutes les autres organisations de salariés, elle a fait remarquer que c'était la question de la création d'un Compte Epargne Formation (CEF) et de la participation des employeurs au financement de celui-ci qui avait été la pierre d'achoppement des négociations.

"Nous n'avons pas eu le temps d'aller jusqu'au bout de cette question", a-t-elle estimé. Le patronat proposait en effet que ce compte soit approvisionné pour moitié par les employeurs et pour une autre moitié par les salariés. Mais, selon les syndicats, la part financée par les employeurs était en fait plus réduite puisqu'elle comprenait les coûts pédagogiques qui jusqu'à présent étaient intégralement à la charge de l'employeur.

Selon Maryse Dumas, secrétaire confédérale de la CGT, "alors que nous sommes pour l'instant dans un cadre où il y a 25% à la charge du salarié et 75% à la charge de l'employeur. Avec ce que nous propose le Medef, nous aboutirions à l'inverse et cela c'est absolument inacceptable".
Mme Dumas a estimé que "l'incroyable entêtement du patronat" était "le seul responsable" de l'absence d'accord, regrettant par ailleurs les "menaces" de l'UPA et de la CGPME de revenir sur les propositions du texte actuel.

Pour Jean-Claude Quentin, secrétaire confédéral de FO, l'absence d'accord est surtout liée à la volonté du patronat de faire payer au salarié les conséquences des 35 heures, en essayant de transformer le temps libéré par celles-ci en temps de formation alors que celui-ci doit s'effectuer sur le temps de travail.

Une analyse partagée par Jean-Claude Briouze (CFE-CGC) qui relevait cependant que le texte dans son état actuel reconnaissait "le rôle et la place importante de l'encadrement dans le développement de la formation professionnelle".
Enfin, Lionel Dubois (CFTC) s'est dit "pas forcément très optimiste" sur la reprise des négociations à la rentrée, regrettant que le texte actuel ne soit amélioré que sur des dispositions annexes.

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