ARCHITECTES. Qualité des constructions neuves, modes de passation des marchés, journées de travail dans chaque département francilien, discussions avec l'exécutif régional : pour sa première rentrée en tant que président du Conseil régional de l'Ordre des architectes d'Ile-de-France, Fabien Gantois a évoqué plusieurs sujets et esquissé son mandat.

Le rapport Girometti-Leclercq n'a pas fini de faire parler de lui. La rentrée du Croaif, le Conseil régional de l'Ordre des architectes, a été l'occasion pour Fabien Gantois, élu cette année au poste de président, d'affirmer que le référentiel de qualité du logement proposé doit le rapport devrait être "un minimum légal", et pas seulement un indicateur de qualité.

 

 

"En 20 ans, le taux d'effort des franciliens pour se loger a été multiplié par deux ou trois, alors que la qualité même des logements neufs est en régression", a-t-il expliqué. "Le logement est le seul objet technique dont le prix augmente mais la qualité diminue. C'est la puissance publique qui donne le droit à construire, donc elle peut prescrire plus de qualité". Mais, pour l'architecte, les chartes locales, qui pourraient suivre le référentiel à l'avenir, ne suffisent pas. Si elles fonctionnent dans les territoires très tendus du cœur de l'agglomération, en seconde couronne, "les engagements ne sont pas forcément tenus, car elles ne sont pas opposables". Viennent ensuite les territoires qui n'ont aucune autre prescription que le Code de la construction et de l'habitat et là, "la qualité minimale exigée est extrêmement faible".

 

Il faut donc, selon Fabien Gantois, agir sur les textes réglementaires : "le référentiel doit être le minimum de qualité partout car l'objectif est désirable pour tous". La conditionnalité du "super Pinel" peut, dans ce cadre, "être un premier pas".

 

 

Des journées délocalisées dans chaque département

 

S'inscrivant dans la ligne de ses prédécesseurs, Fabien Gantois a souligné son rôle de conseil en matière d'aménagement du territoire et de la ville auprès des acteurs et décideurs franciliens. Ceci dans l'esprit de ses missions de service public de promotion de l'intérêt public de l'architecture et pour accroitre la qualité de vie des habitants. Un des axes de la mandature qui s'ouvre est donc "de faire vivre l'écosystème de l'architecture et du cadre de vie, avec l'architecte comme maillon essentiel mais pas le seul maillon". Au Croaif de "diffuser la culture architecturale auprès de l'ensemble de la chaîne".

 

Le Croaif lance donc des journées délocalisées dans les départements d'Île-de-France, intitulées Journées des territoires, pour être "à l'écoute des décideurs, des collectivités et des professionnels". Ces dernières sont dédiées au dialogue et à l'échange avec les institutionnels et architectes du territoire. Organisée avec la Ville d'Evry et le Conseil départemental, la première se déroulera en Essonne, à Evry, le jeudi 14 octobre 2021. Elle comprendra deux temps forts : une réunion de travail fédérant les grands acteurs institutionnels autour de la question du logement, de l'aménagement et notamment des zones d'aménagement concertées (Zac) ; et une après-midi d'échanges entre architectes et maires du département sur les lotissements, l'artificialisation et le permis d'aménager.

 

Des demandes à l'exécutif régional

 

Un déjeuner avec le vice-président de la région Île-de-France autour de la révision du Sdrif (étalement urbain, friches et franges, TE) aura prochainement lieu, indique le Croaif. Il y sera également question, précise Fabien Gantois, de marchés de conception-réalisation, qui concerne notamment les lycées, sous compétence régionale. "Il est important que les architectes puissent faire leur travail pour produire de la qualité". Le président du Croaif a plusieurs remarques : il vaut mieux "répartir la commande car concentrer la commande sur quelques agences en mesure de répondre à des appels d'offres très importants peut conduire à l'uniformité architecturale".

 

L'autre grief qu'il oppose à ce type de marché est celui du mandat : "l'entreprise est mandataire donc la relation est entre l'entreprise et la maîtrise d'ouvrage. Dans ce schéma, l'architecte ne peut pas communiquer avec le maître d'ouvrage. Or l'architecte a dans ses missions fondamentales un devoir de conseil auprès des maîtres d'ouvrage. En conception-réalisation, il ne peut pas remplir ce rôle".

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