Les services diplomatiques des régions wallonne et bruxelloise viennent d’être regroupés dans un ancien hôtel particulier du boulevard Saint-Germain à Paris. Les travaux d’aménagements ont notamment permis la restauration d’une salle de spectacles datant de 1910.

Autrefois éparpillés dans Paris, la délégation Wallonie-Bruxelles, l’Agence wallonne à l’exportation et l’Office du Tourisme sont aujourd’hui rassemblés au numéro 274 du boulevard Saint-Germain (1725 m2). Atout notable de cette adresse : une salle de spectacles qu’ils pourront utiliser pour leurs besoins de représentation ou bien louer pour des manifestations extérieures.

Cette salle, peu à peu tombée dans l’oubli, a été construite en 1910 par l’architecte Georges Sinell (1864-1927) pour la Chambre syndicale parisienne des propriétaires et copropriétaires. Elle s’élève à l’emplacement de la cour et des écuries de la famille Wignacourt qui, suite aux dégâts causés par la crue de la Seine, a mis en vente l’hôtel particulier érigé en 1869.

Si la fonction première de cette salle était d’accueillir les assemblées des adhérents de la Chambre syndicale, elle était régulièrement louée à la bourgeoisie pour des mariages, des réceptions et des bals (capacité de 120 personnes assises, 220 debout). Elle servait aussi de lieu de conférences, de projections ou de soirées de bienfaisance. Un tiers du prix des locations étant versé à l’oeuvre des Sans-abri.

En 2002, lorsque le bâtiment est acquis par Immocita, une filiale immobilière de la Société régionale d’investissement de Wallonie Bruxelles, la salle doit être à la fois restaurée et adaptée aux contraintes actuelles de sécurité et d’accueil.

L’immeuble étant situé dans le secteur sauvegardé du 7ème arrondissement (créé en 1972), l’intervention architecturale a visé la suppression des ajouts accumulés au cours des temps et la restauration, partout où c’était possible, des espaces et des décors d’origine. Un travail mené par l’architecte et historien Maurice Culot (Agence Styles architects), sous le regard de l’Architecte des Bâtiments de France, Stéphanie Celle.

Ainsi la deuxième porte cochère, supprimée en 1910, est restituée à l’identique. Cette réouverture permet à la façade de retrouver son aspect d’origine et de garantir l’évacuation du public en cas de problème. Le sol en pente de l’entrée facilite l’accès des personnes à mobilité réduite. Tout comme l’ascenseur, dont l’emplacement a été changé car il se trouvait auparavant au beau milieu du foyer et de la loggia.

Environ quinze corps de métiers se sont succédé sur ce chantier, encadrés par l’entreprise générale bruxelloise de Jacques Delens. Les peintures murales en imitation pierre ont été restaurées (par Duval et Mauler), tout comme les stucs (par Staff décor), alors que les boiseries encadrant les miroirs ont été refaites (par Adragante) à partir d’une photographie.

La verrière rénovée, sertie par une frise lumineuse, éclairent plus que jamais les trois médaillons sculptés du plafond : au-dessus de la scène, la ville de Paris (figure féminine appuyée sur l’écusson de la ville avec en arrière plan la Seine, le Pont-Neuf et la Conciergerie) ; au-dessus de la loggia, la science (femme nue actionnant d’une main une dynamo et tenant de l’autre une ampoule dont les rayons éclairent Paris symbolisé par la tour Eiffel) ; au-dessus du miroir, les beaux-arts ou la culture classique (figure féminine enseignant le dessin à des enfants devant la colonnade du parc Monceau).

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