CONJONCTURE. Le nombre de mises en chantier de logement neufs est en baisse au premier trimestre 2018. Sur la même période, les chiffres du ministère de la Cohésion des territoires font également état d'un recul des délivrances de permis de construire.
Le ministère de la Cohésion des territoires a publié, le 30 avril 2018, les chiffres de la construction du premier trimestre 2018. Entre janvier et mars, le nombre de permis de construire et de mises en chantier de logements neufs ont reculé de respectivement 1,6 % (97.800) et 3,4 % (113.600), par rapport au premier trimestre 2017. Ces baisses sont notamment dues à la chute des logements collectifs commencés (- 5,6 %) et des autorisations de constructions d'habitats individuels (- 9,1 %). En revanche, les mises en chantier dans l'individuel (+ 2,9 %) et les permis de construire dans le collectif (+ 6,7 %) ont augmenté.
Montée du nombre de logements autorisés
Les chiffres du ministère notent une baisse plus importante du nombre de logements commencés par rapport au dernier trimestre 2017, - 2,5 % contre - 0,4 % entre juillet-septembre et octobre-décembre. Néanmoins, le nombre de permis de construire est en hausse sur ce début d'année (+ 3,4 %), malgré sa baisse conséquente en fin d'année 2017 (- 5,7 %). Sur les douze derniers mois, d'avril 2017 à mars 2018, 425.800 logements ont été mis en chantier et 496.300 ont obtenus un permis de construire, soit une augmentation de respectivement 9,2 % et 3,7 %.
Le gouvernement a également communiqué les taux d'annulation de la construction. Sur le mois de mars 2018, 10,5 % des logements individuels autorisés n'ont pas vu le jour, contre 12,5 % en moyenne depuis mars 2009. Dans le collectif, le taux d'annulation est au-dessus de sa moyenne, atteignant 24,1 % en mars 2018 contre une moyenne de 18,7 % depuis dix ans. Concernant le délai moyen d'ouverture de chantier des logements individuels, il est établi à 5,1 mois en mars 2018, pour une moyenne de 5,3 mois sur les dix dernières années, à compter de mars 2009. Il reste cependant stable dans le collectif avec une moyenne de 11,2 mois.
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"Nous faisons face à un manque d'offre"
Alexandra François-Cuxac, présidente de la fédération des promoteurs immobiliers, a réagi dans un communiqué du 30 avril : "Nous ne faisons pas face à un problème de demande, mais surtout à un manque d'offre : il est toujours aussi difficile de transformer des permis en chantier car les coûts de construction augmentent sensiblement mais également parce que le fléau des recours continue. Il existe aussi des communes où les servitudes de mixité sociale dépassent les 50%, ce qui bloque des projets. Nous avons plus que jamais besoin d'un projet de loi Elan qui apporte des réponses à nos contraintes et à plus forte raison dans un contexte macro-économique de ralentissement de la croissance au premier trimestre 2018 : l'immobilier tire la croissance économique et notamment l'emploi, sachons préserver notre industrie !"