REGLEMENTATION. La concertation entourant la réglementation environnementale 2020 se poursuit, et approche de sa phase finale. Les arbitrages ne sont pas tous joués, a assuré récemment la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili.

Une réunion "finale" de concertation sur la réglementation environnementale 2020 devrait avoir lieu dans les "jours qui viennent", a indiqué ce 29 septembre 2020 Valérie Laplagne, responsable ENR chez Uniclima, lors des états généraux de la chaleur solaire. "Les textes finaux devraient être publiés d'ici à la fin de cette année, pour une application attendue début juillet 2021", a-t-elle ajouté. Une semaine d'échanges menée "au pas de charge" s'était également tenue en juillet dernier.

 

La ministre Barbara Pompili a rappelé que la concertation était toujours en cours

 

Quels sont les points critiques qui restent en suspens ? Bien entendu, le coefficient d'énergie primaire de l'électricité, qui passerait a priori de 2,58 à 2,3, favorisant ainsi l'électricité dans le bâtiment ; mais aussi le contenu carbone du chauffage électrique, qui passerait de 210gCo2/kWh à 79. Ce point inquiète depuis de nombreux mois les acteurs de la filière gaz, bien sûr, mais également d'autres comme Enerplan ou l'association Négawatt. Devant l'association française du gaz, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, s'est récemment voulue rassurante, rappelant que les concertations étaient encore en cours, et qu'elle pouvait avoir "certaines convergences sur des points" soulignés par la filière gaz, comme l'a rapporté l'AFP.

 

 

Valérie Laplagne est également revenue sur la volonté d'introduire dans la RE2020 un ratio de chaleur renouvelable dans le résidentiel. "Cette contrainte pourrait prendre la forme d'un ratio de chaleur renouvelable à atteindre, ou d'un seuil d'émissions de carbone liées aux consommations d'énergie." Les pouvoirs publics n'ont visiblement pas encore tranché entre ces deux solutions. Un autre apport du futur texte serait le confort d'été, avec l'introduction dans toutes les zones géographiques du besoin de froid et des consommations de froid associées, notamment en termes de climatisation dite 'fictive'. "Cela modifie la manière d'appréhender les consommations d'énergie dans le bâtiment", assure Valérie Laplagne. "Là où nous avions un seuil à respecter de 50 kwH/m²/an dans la RT2021 (ou 57,5 en logements collectifs), nous nous retrouverions ici à des niveaux de 90kWh."

 

L'association Coénove s'est émue, il y a quelques semaines, de la manière avec laquelle les pouvoirs publics envisagent de traiter la question du confort d'été. "Pour mener son analyse, le groupe modélisateur a en effet travaillé sur des bâtiments RT2012 à l'inconfort d'été manifeste, si bien que 80% des bâtiments examinés se retrouvent classés 'inconfortables' et se voient automatiquement affecter une consommation supplémentaire de climatisation fictive", indique un communiqué de presse du 14 septembre 2020. "Affecter une consommation de climatisation fictive à des bâtiments inconfortables s'apparente au mieux à un palliatif et ne permet en rien de traiter la cause du problème liée au bâti. Il faut impérativement axer les efforts sur la conception des logements, dans une démarche prioritaire de bioclimatisme et tester des bâtiments spécialement conçus pour le RE2020 sur le respect de ce critère DH", assure Florence Lievyn, déléguée générale de Coénove.

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