Le confort repose également sur la qualité de l'air intérieur, qui peut rapidement constituer une source d'insatisfaction des habitants d'un immeuble. Cette caractéristique est influencée par les matériaux utilisés dans la construction, les systèmes de ventilation/traitement de l'air, les menuiseries extérieures et, plus globalement, l'étanchéité du logement. Un inconfort peut, par exemple, être constaté en hiver si les bouches d'aération provoquent un courant d'air froid, ou en été, si elles ne renouvellent pas l'air suffisamment. Les experts estiment qu'il faut traiter ensemble "les questions de l'air, de l'humidité et du renouvellement". Là encore, la future réglementation devra s'appuyer sur une ingénierie de ventilation technique mais qui intègre l'occupant et ses désidératas.
L'acoustique conditionne également le bien être d'un logement ou d'un espace de travail, voire d'un lieu recevant du public. Des nuisances sonores répétées entraînent des troubles de l'attention voire de la santé. Des textes existent déjà pour les maîtres d'ouvrage qui définissent les caractéristiques acoustiques des bâtiments, qu'il s'agisse d'isolation vis-à-vis de l'extérieur, des équipements techniques, des parties communes ou des autres appartements (dont l'importance phonique s'est accrue avec la disparition des bruits extérieurs). Problème : certains isolants thermiques, utiles pour atteindre les performances requises par la RT 2012, aurait tendance à conduire le bruit et impacteraient défavorablement l'acoustique. "L'émergence de nouveaux principes constructifs légers comme la construction bois peuvent amener de nouvelles problématiques en termes d'acoustique dans le bâtiment", ajoutent les membres du groupe de travail. Pour eux, il sera nécessaire de procéder à une relecture des textes en vigueur, qui datent de 1999.
Adopter une démarche à plusieurs scénarios
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Enfin, que serait la qualité d'un logement sans la question de la lumière naturelle, indispensable à la chronobiologie par ses variations au fil d'une journée. La RT 2012 intègre déjà un article dédié aux baies, en introduisant une surface vitrée minimale pour le bâtiment. Mais certaines certifications sont déjà plus loin que cette approche a minima, en proposant un "facteur lumière jour". Une source d'inspiration pour les rédacteurs de la future réglementation environnementale : "Il est fort probable que, dans le cahier des charges et des performances du Bâtiment Responsable de demain, soit privilégiée la prise en compte de la lumière, les performances climatiques et thermiques étant largement maîtrisées".
Les experts concluent : "On peut comparer un bâtiment n'offrant pas de souplesse avec une automobile optimisée pour être conduite à 90 km/h et dont les performances seraient fortement dégradées pour toutes les autres vitesses. Une optimisation trop pointue peut être contre-productive dans les faits". Un scénario unique, conventionnel, de l'usage d'un bâtiment ne saurait donc être la seule réponse à considérer dans la future réglementation. Les membres du groupe RBR 2020-2050 plaident pour des approches plus souples, afin d'apprécier la capacité d'un projet immobilier à se plier à différents utilisateurs. "Confort, bien-être, santé, voilà ce que doit offrir à l'habitant le bâtiment responsable de demain !", concluent-ils.