SOLUTION/MATÉRIAUX. La Maison de santé des Sœurs Augustines est une structure de retraite parisienne qui date du 19e siècle. Dotés d'une extension dans les années 1960, les locaux vieillissants et peu fonctionnels nécessitaient une profonde restructuration. Une réhabilitation lourde où une solution de façade associant légèreté et adaptabilité a fait ses preuves. Découverte.
Dans le 13e arrondissement parisien, derrière un imposant mur d'enceinte, se trouve la Maison de Santé des Sœurs Augustines. Il s'agit d'un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) installé dans un bâtiment protégé datant de 1828. Doté d'une extension en béton dans les années 1960, il fut d'abord une maternité avant d'accueillir des séminaristes. "L'évolution du cadre réglementaire rendait nécessaire une réhabilitation lourde et, à l'occasion de cette modernisation, il a été décidé de porter le nombre de chambres de 45 à 95", explique François Larroche de l'Atelier Larroche Chorao - Architectes & Associés. "Car pour être rentable financièrement, un tel établissement doit comporter au moins 90 chambres".
A la recherche d'une solution légère
"La conservation des structures existantes était impossible ; le bâtiment était inapte à recevoir trop de poids. Nous avons donc écarté les solutions de maçonnerie classique", poursuit l'architecte. "La solution légère F4 est apparue à temps !", estime-t-il. Sur l'opération de réhabilitation lourde, la Façade F4, un système conjoint développé par Isover et Placo, deux entreprises du groupe Saint-Gobain, a apporté sa légèreté et son adaptabilité sur la structure poteaux-poutres aux dimensions irrégulières. "Afin d'augmenter la capacité d'accueil de l'extension, nous avons rempli l'espace contenu sous le bâtiment sur pilotis en créant un niveau intermédiaire. Puis nous avons supprimé l'encorbellement et les édicules, ainsi que la passerelle de liaison. Nous avons renforcé l'intégralité du bâtiment au niveau des poteaux grâce à des fers de renfort", expose François Larroche.
Le chantier de reconstruction a consisté tout d'abord à poser les platines et les profilés destinés à accueillir les panneaux F4. Des systèmes de réglage compensatoires ont permis de rectifier la planimétrie imparfaite de l'édifice âgé d'une cinquantaine d'années. Le lot "façadier" a compris la pose successive de l'isolant extérieur, d'une membrane pare-pluie puis d'un parement "de qualité". "Nous souhaitions limiter les effets de joints et dynamiser la planéité de l'opération par le jeu des matériaux avec deux types d'éléments différents", déclare l'architecte. Puis, l'étape suivante a porté sur le lot "intérieur", avec le doublement de la laine de verre, la pose de l'isolant et de la membrane d'étanchéité à l'air, des écarteurs pour passer le réseau électrique puis des plaques de Placo en fin de procédé.
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Traitement des contraintes
La solution F4 a donc permis de limiter la surcharge sur la structure poteaux-poutres et les planchers, rendant possible la création d'un étage intermédiaire et d'un jardin en toiture. Les performances acoustiques et thermiques du bâtiment seront améliorées, tout comme la surface utile : le gain d'épaisseur (entre 15 et 20 % de moins à performance égale) a libéré de l'espace pour créer 3 % de logements supplémentaires (60 m²). Et le mode constructif en filière sèche a diminué l'impact environnemental par rapport à une façade traditionnelle en maçonnerie, notamment en consommant beaucoup moins d'eau. Quant aux limites constatées, elles sont relatives à la contrainte de résistance au feu, limitée à 1 heure. Après la livraison de l'extension rénovée, à la fin de l'année, la Maison de santé n'en aura pas pour autant fini avec les travaux : la moitié nord du bâtiment historique sera à son tour rénovée, dans le respect de son architecture.
Structure à nu
La structure du bâtiment des années 1960 mise à nu. De type poteaux-poutres, elle était fragilisée et a nécessité un renforcement, notamment au niveau des planchers. Elle ne pouvait pas accepter d'ouvrage de maçonnerie classique.
Platines et profilés
La pose des platines et des profilés qui accueilleront les panneaux de façade. La géométrie a été calculée grâce à un logiciel configurateur qui génère un plan de calepinage de façade à partir des plans fournis par l'architecte, ce qui permet un gain de temps pour le façadier. Le système génère un quantitatif et un descriptif des lots façade et plaquiste, un plan en 3D du projet et une nomenclature des composants, permettant de réduire les imprévus sur le chantier.
Membrane pare-pluie
Une fois la laine de verre posée, une membrane pare-pluie est installée. Les fenêtres ont également été mises en place.
Lot intérieur
Les étapes suivantes sont la pose de l'isolant et de la membrane d'étanchéité à l'air.
Jardin de toiture
La toiture réaménagée en jardin pourra accueillir les personnes à mobilité réduite de façon plus sécurisée que le parc de 3 hectares qui entoure l'EHPAD, pourtant situé en plein Paris (13e arrondissement).
Deux styles
L'extension rénovée rencontre l'aile Nord du bâtiment historique qui date de 1828. La nouvelle façade blanche et ses détails colorés vert d'eau ramènent à la fonction de santé du bâtiment.
Panneaux
Des panneaux de façade coulissants permettent d'occulter les fenêtres. Ils s'inscrivent parfaitement dans le schéma de calepinage, comme souhaité par l'architecte.
Reflet
La façade historique de 1828 se reflète discrètement dans les panneaux de l'extension rénovée.
Type : restructuration d'un EHPAD ;
Maître d'ouvrage : congrégation des Sœurs Augustines ;
Maître d'œuvre : Atelier Larroche Chorao - Architectes & Associés ;
Surface rénovée : 2.100 m² ;
Surface de façade : 1.200 m² de façade F4 ;
Façadier : GCEB ;
Calendrier : début des travaux en mai 2012, livraison prévue en novembre 2013 ;
Budget : 13 M€.