Pointant "une instabilité de notre système fiscal très préjudiciable aux entreprises et aux investisseurs", ou encore "la nécessité de mettre en œuvre de nouvelles et importantes économies", les conclusions du très attendu rapport annuel de la Cour des Comptes, ont été dévoilées ce mardi 12 février. Zoom sur les dossiers sensibles du secteur du BTP.
C'est devenu un moment incontournable dans la publication de la gestion de l'argent public. Chaque année, les experts de la rue Cambon publient le très attendu rapport annuel : un volumineux document de plus de 1.800 pages. Il est concentré cette fois sur 45 thèmes divisés en deux grandes parties : les "observations" et les "suites" données aux recommandations des dernières années.
Un déficit de 3 % difficilement atteignable
Mardi 12 février 2013, le jour de sa publication, Didier Migaud, président de la Cour des comptes, a commencé tout d'abord par saluer "l'effort très significatif" de l'Etat pour l'exercice 2013 : avec un effort programmé de 38 milliards d'euros, soit près de deux points de PIB, le budget vise 3% de déficit à la fin de l'année, contre 4,5% prévus pour 2012. "Un tel montant n'a jamais été réalisé dans l'histoire récente de notre pays", souligne l'ancien député socialiste. Mais sera-t-il concrètement atteint ? "L'objectif de déficit effectif de 3% n'a que peu de chances d'être atteint, en raison notamment d'un niveau de croissance vraisemblablement inférieur aux prévisions, qui sont trop favorables", avance le premier président de la Cour.
La faute, notamment, à une prévision de croissance de 0,8% pour 2013, de moins en moins défendue par le Gouvernement lui-même, alors que les grandes institutions internationales retiennent particulièrement le chiffre de 0,3%. Dès lors, estime le rapport, "la réalisation de l'objectif de maîtrise des dépenses de l'Etat sera difficile et rendra indispensables de nouvelles et importants économies en cours d'exécution".
Des économies dans les dépenses peu documentées, des prévisions de recettes fiscales très optimistes : dans son rapport annuel, la Cour des comptes porte au final un regard critique sur la façon dont le nouveau Gouvernement a bâti les budgets publics de 2013. Après avoir déjà appelé en juillet dernier à un "réexamen" des grands projets tels que les nouvelles lignes de TGV, le canal Seine-Nord, ou le Grand Paris, la Cour des Comptes épingle cette fois-ci l'ensemble des investissements publics épineux.
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