Maçon de formation, Raphaël Bapst s'est lancé dans l'aventure des Olympiades des métiers 2009. L'occasion, pour lui, de se confronter aux jeunes les plus talentueux de son secteur et de relever le défi devant un jury de professionnels particulièrement exigeant.
Direct et volontaire, Raphaël Bapst se caractérise par son franc-parler et son âme de compétiteur. Rencontré lors de la deuxième journée du concours des Olympiades des métiers à Lille, il apparaît très concentré et s'applique à relire les plans de la première épreuve. Il doit réaliser un mur de briques avec des ronds et des routes illustrant « Lille, carrefour de l'Europe ».
Un seul objectif : arriver en tête
A tout juste 20 ans, un CAP (certificat d'aptitude professionnelle) en poche, ce jeune Alsacien ne veut rien laisser au hasard : « Cela fait déjà un an que je suis une formation avec d'autres compagnons du devoir. Nous sommes régulièrement soumis à des épreuves amicales », explique-t-il. Des défis qu'il affectionne tout particulièrement : « J'apprends à gérer mon stress. J'aime la compétition et je pense avoir l'esprit sportif qui va avec ».C'est la deuxième fois que Raphaël Bapst tente sa chance aux Olympiades. A 18 ans, il s'était déjà présenté. Mais sans préparation préalable, il n'avait pas été retenu lors de la finale régionale. Cette année, il est arrivé premier de sa région et concourt pour être finaliste lors de la compétition internationale qui se tiendra au Canada, en septembre prochain : « Je vais me donner à fond pour remporter le concours national. Je me suis fixer pour seul objectif d'arriver premier », précise-t-il.
Des épreuves calibrées
Comparé au chantier des autres jeunes, la réalisation de Raphaël Bapst est particulièrement avancée, presque achevée : « Travailler aux compagnons du devoir m'a permis de faire un joli tour de France. Contrairement à certains jeunes qui concourent ici, j'ai déjà manié la brique. Techniquement, je ne suis pas mauvais et je sais travailler dans un laps de temps très court ».Cinq étapes sont à prendre en compte lors des épreuves : chaque candidat étudie d'abord le sujet avant de le traduire sur un plan. Puis, vient le moment des coupes, de la maçonnerie proprement dite et enfin des finitions : « La difficulté réside, ici, dans la forme en arrondi du motif et les points de connection autour. Tout doit être calculé. Il faut être extrêmement organisé pour aller vite et ne pas prendre de retard pour la deuxième épreuve ».
Parmi les premiers à achever cette première épreuve, Raphaël Bapst s'est également distingué lors de la deuxième épreuve qui consistait à monter une figure complexe dans un mur de brique. Mais il s'est finalement incliné face à Jack Malinge pour arriver deuxième meilleur maçon à l'échelle nationale. S'il ne remporte pas son billet pour Calgary, au Canada, le jeune homme a malgré tout relevé un beau défi et devrait, à présent, travailler à prendre la suite de l'entreprise de maçonnerie paternelle.
Chaque minute compte
Une vingtaine de jeunes maçons participent aux Olympiades des métiers. En tout, ils ont 21 heures pour réaliser deux modules différents. Chaque minute est donc exploitée à fond.
Une compétition équitable
Raphaël Bapst bénéficie des mêmes outils que les autres joueurs. Pour que la compétition reste équitable, les entraîneurs peuvent prodiguer des conseils mais pas en privé. Tous les candidats doivent en être informés.
Finale des régions
Chaque région est représentée, à l'image de Raphaël Bapst qui concourt pour son Alsace natale.
Traduire sur un plan
Chaque candidat étudie d'abord le sujet avant de le traduire sur un plan. Puis, vient le moment des coupes, de la maçonnerie proprement dite et enfin des finitions.
Le choix du matériau
La brique a été privilégiée pour les deux épreuves car il s'agit d'un matériau international qui peut donc retomber lors de l'ultime épreuve à Calgary, au Canada.
Difficultés de l'épreuve
La première épreuve consiste à élaborer un arrondi incrusté d'un rond. La réalisation de points de connection autour rend l'épreuve extrêmement difficile.
Une question d'organisation
Pour Raphaël, tout est une question d'organisation. Il faut savoir gérer le stress, le temps et la difficulté de l'épreuve. Une ligne directrice qui se retrouve sur sa parcelle qui est particulièrement propre et bien rangée, même au cours du chantier.
Les finitions
Bien que rien ne soit éliminatoire, Raphaël Bapst s'attarde sur les détails et notamment les finitions qu'il soigne particulièrement. Il sait que 60% de la note du jury est déterminée par un barème objectif, le reste, en fonction de l'esthétique de l'objet réalisé.
Et voilà le travail!
La première épreuve pratiquement achevée, Raphaël Bapst va pouvoir s'atteler à l'épreuve suivante.
Plans de la deuxième épreuve
Deux maquettes en briques sont à réaliser : « Lille carrefour du monde » et, ci-dessus, « Lille capitale culturelle ».
Raphaël Bapst
Fort de sa médaille d'argent acquise à l'épreuve nationale de l'Olympiade des métiers, Raphaël sait comment orienter son avenir et pense déjà à reprendre l'entreprise de maçonnerie de son père.