La Fédération nationale des travaux publics (FNTP) envisage une hausse de 1,5 à 2 % de l’activité des entreprises de travaux publics en 2005, contre une augmentation de 3% en 2004. Une situation qui devrait s’améliorer en 2006…

«Comprise entre 1,5% et 2% (4 à 4,5% en valeur, ndlr), la progression du chiffre d'affaires des travaux publics s'est faite en deuxième partie d'année, notamment grâce à la solidité du marché des collectivités locales», explique le président de la FNTP Patrick Bernasconi.
Ainsi, en 2005, les collectivités locales représentent 44% du chiffre d’affaires des travaux publics, contre 35% pour le secteur privé, 16 % pour les entreprises publiques et 5% pour l’Etat.
Parmi les grands chantiers qui ont marqué l’année 2005, la FNTP recense le tramway des Maréchaux à paris (200 M€, celui du Mans (290 M€), le métro de Marseille (350 M€), les travaux de génie civil de la station d’épuration des Grésillons (175 M€), ceux de l’usine de tri Isséane, à Issy-les-Moulineaux (530 M€) ainsi que des travaux autoroutiers (A28, A85, A86, A89) ou routiers, comme le contournement d’Angers (450 M€).

Mais si l’activité des travaux publics progresse pour la troisième année consécutive, la croissance ralentit néanmoins par rapport à 2004, où le chiffre d’affaires s’élevait à 32 Md€. Un tassement que la FNTP explique entre autres par le peu de grands projets autoroutiers et ferroviaires, mais aussi par la hausse des matières premières qui pénalise les marges et les conditions d’achats des entreprises. En effet, sur les neufs premiers mois de l’année, le prix de pétrole a augmenté de plus de 50% , une hausse qui a impacté les prix du gazole (+56%), du fioul domestique (+39%) et du bitume (+19%). Un impact d’autant plus important lorsque l’on sait que les produits pétroliers représentent 8% des consommations intermédiaires des entreprises du secteur.
D’autre part, les intempéries et les mauvaises conditions climatiques ont également impacté l’activité en début d’année (février-mars).
Quant à l’avenir, la FNTP table sur une croissance de 3 % en 2006. Une hausse qui dépendra cependant en partie des moyens de l’Agence de financement des infrastructures (AFIFT), avec d’un côté le lancement de plusieurs grands travaux et de l’autre l’effort consenti en direction des Contrats de plan. «Moins de six mois après sa création, l’AFIFT voit sa principale ressource financière remise en cause avec la privatisation de trois sociétés concessionnaires d’autoroutes», explique notamment la FNTP.
Toujours selon la FNTP, «les collectivités locales et le secteur privé restent [néanmoins] le socle de la croissance».
Mais au-delà de 2006, la fédération reste dubitative ! «L’incertitude est grande sur le financement des grands projets, sur le maintien des contrats de plan comme sur les ressources financières des collectivités», souligne ainsi Patrick Bernasconi.

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