Des travaux présentés lors de la conférence internationale d’épidémiologie et d’exposition environnementales –qui s’est achevée mercredi à Paris– révèlent que le radon, gaz radioactif d’origine naturelle qui se concentre notamment dans les logements, serait responsable de 1.200 à 3.100 décès par an en France et jusqu’à 9% des morts par cancer du poumon en Europe.

La radioactivité due au radon serait responsable en France de 5% à 12% des décès par cancer du poumon, soit 1.234 à 3.100 pour l’année 1999, selon Olivier Catelinois de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. Très nocif, ce gaz souterrain s’insinue dans le sol via les fissures des sols et des murs. Incolore et inodore, il est également présent dans de nombreux matériaux de construction.

Sa concentration varie d’une région à l’autre. En France, quelque 370.000 logements sont exposés à une radioactivité supérieure à 400 Becquerels (désintégration radioactive par seconde) par mètre cube, alors que la moyenne des départements français se situe à 68 Bq/m3, selon l’IRSN. La radioactivité liée au radon est surtout élevée en Bretagne, dans le Massif Centrale et en Corse.
En Allemagne, sur les 37.700 personnes qui meurent chaque année d’un cancer du poumon, 5% des décès seraient attribuables au radon, selon le Centre de recherche sur l’environnement et la Santé/Université de Münich). Or, selon des travaux de recherche, limiter dans l’habitat la radioactivité due au radon à 100Bq/m3 permettrait d’éviter environ 300 décès par an.

Des études prouvent par ailleurs que le radon accroît les effets négatifs du tabac ! Selon une étude portant sur neuf pays européen publiée fin 2004 dans une revue médicale britannique, le radon serait en effet responsable de 9% des décès par cancer du poumon en Europe.
Sarah Darby (Oxford, Grande-Bretagne) ainsi rappelé lors de la conférence internationale d’épidémiologie et d’exposition environnementales qu’à exposition égale, le risque de cancer du poumon est environ 25 fois plus élevé pour les fumeurs que pour les personnes n’ayant jamais fumé. Ce risque augmente proportionnellement à la concentration de radon dans les logements habités pendant une trentaine d’année avant l’apparition de la maladie. Il s’accroît de 8,4% à chaque fois que la radioactivité due au «radon mesuré» augmente de 100 Bq/m3.
A noter d’autre part que pour les personnes n’ayant jamais fumé, le risque de cancer du poumon d’ici l’âge de 75 ans passe de 0,4% pour une concentration nulle de radon, à 0,7% pour 400 Bq/m3. Et preuve, que les fumeurs courent plus de dangers, ce risque passe de 10% en l’absence de radon à 16% pour 400 Bq/m3.

Quelques techniques pour réduire la concentration en radon dans les logements :

- Assurer l’étanchéité des voies d’entrée du radon (obturation des fissures dans les murs et les planchers, joints entre les sols et les murs…)
- S’assurer de la bonne étanchéité du bâtiment à l’eau
- Ventiler les vides sanitaires ou le sol en dessous du bâtiment
-Assurer une bonne aération du logement en ouvrant les fenêtres.


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