VIE DES ENTREPRISES. Suite à une revue stratégique d'Engie, Veolia a fait une offre ferme visant à acquérir 29,9 % des actions de Suez pour 2,9 milliards d'euros. L'énergéticien vient de refuser l'offre, qu'elle estime trop faible. De son côté, Suez refuse d'être racheté par Veolia.
Le rachat de Suez par Veolia semble encore bien loin. Alors que Veolia a fait une offre de ferme visant à acquérir 29,9 % des actions de Suez auprès d'Engie pour 2,9 milliards d'euros, celle-ci vient d'être déclinée en l'état actuel par l'énergéticien. Ce dernier réclame "une amélioration des termes de son offre et (…) des assurances complémentaires sur la qualité du projet et le respect des parties prenantes".
Soit. Veolia a réaffirmé sa volonté de vouloir prendre cette participation. Pour mémoire, cette opération a pour objectif de créer "un grand champion mondial français de la transformation écologique", comme le précisait Antoine Frérot, PDG de Veolia, dans un communiqué daté du 30 août dernier. Il a de prime abord souligné que cette transaction avait pour but de répondre aux défis environnementaux : " L'urgence écologique est plus forte que jamais, face à l'état des ressources naturelles et au dérèglement climatique. La pression grandissante de l'opinion publique, le Green Deal européen et les plans de relance qui s'annoncent dans de nombreux pays font de l'ambition écologique une nécessité (…)". Mais cela reste également un vivier d'opportunités de business, et une manière de faire face à la concurrence, notamment chinoise.
Engie ouvert mais prudent
Engie reste ouvert à toutes propositions, y compris provenant de Suez, qui refuse l'offre de rachat. Cependant, dans un communiqué le groupe précise : " Le Conseil a été informé des échanges avec Suez. Il a néanmoins constaté qu'à ce jour, aucune offre alternative n'était parvenue à Engie". L'Etat, qui est actionnaire d'Engie, se montre prudent sur le dossier et avance à pas feutrés. D'autant plus dans le contexte actuel incertain, mais aussi du fait que Suez a indiqué être hostile à cette offre de rachat craignant pour l'emploi et l'avenir de Suez eau de France.Après celle du 8 septembre, une nouvelle journée de mobilisation est organisée par l'intersyndicale (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) du groupe Suez, ce mardi 22 septembre. "Le projet actuel mènerait au démantèlement déjà annoncé de deux fleurons français de l'industrie et du service que sont Suez et Engie. Si Veolia (le) menait à terme, c'est 75% des activités de Suez en France (qui emploie 29.000
salarié(e)s) qui seraient immédiatement revendues à des acteurs français et étrangers", soulignent les syndicats.