Homme, femme, salarié, chômeur, retraité, jeune… qui sont ceux et celles qui se sont lancés dans la création de leur auto-entreprises depuis le 1er janvier 2009, date d'entrée en vigueur de ce régime institué par la Loi de modernisation de l'économie. Et surtout, dans quels secteurs oeuvrent-ils ? Elements de réponse avec la dernière étude de l'Insee consacrée à ce sujet.
Alors que le million d'auto-entrepreneurs devrait être atteint d'ici à quelques mois, l'Insee s'est penché sur cette nouvelle catégorie de travailleurs, qui bénéficient, grâce à la Loi de modernisation de l'économie de 2008 de modalités de cotisations sociales et d'impôts sur le revenu simplifiées. Si ce nouveau régime devait être un succès, comme l'annonçait à l'époque le gouvernement, force est de constater, trois ans plus tard, que le bilan est mitigé. Certes, le million approche, mais « parmi les auto-entrepreneurs administrativement actifs, moins de la moitié sont économiquement actifs », c'est-à-dire ayant déclaré un CA positif, constate l'Acoss, l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (lire article). A cela s'ajoutent un nombre croissant de radiations et de cessations d'activité.
D'abord un complément d'activité
Toutefois, cela ne semble pas voir décourager les audacieux qui, pour les trois-quarts n'auraient pas créé d'entreprise sans ce régime, note la dernière étude de l'Insee. Parmi les principales motivations : développer une activité en complément d'un emploi salarié (40%) et assurer leur propre emploi (40%). En détail, 2 auto-entrepreneurs sur 5 étaient des salariés du privé, tandis qu'un tiers étaient au chômage. Et pour ceux qui avaient un emploi, révèle l'Insee, se lancer dans l'auto-entreprenariat n'impliquait pas forcément de l'abandonner. C'est précisément une activité secondaire pour les salariés en contrat stable, dans 9 cas sur 10 pour les salariés du public, et dans 6 cas sur 10 pour ceux du privé. Quant au choix du secteur, 4 secteurs d'activité sont privilégiés, dont la construction pour 15% d'entre eux, le soutien et le conseil aux entreprises arrivant en tête (25%). Si l'Insee constate que la moitié des auto-entrepreneurs s'engagent dans une activité différente de leur métier de base, ce n'est pas le cas dans la construction, où les trois-quarts des auto-entrepreneurs ont un métier de base dans le même secteur. Parmi eux, on notera également qu'une très large majorité travaille essentiellement chez le client (85%), parfois pendant le week-end et les vacances.
La construction, activité très prisée
Le régime de l'auto-entrepreneur fixe un plafond en termes de chiffres d'affaires, qui doit être inférieur ou égal à 80.300 € annuel pour une activité commerciale, et inférieur ou égal à 32.100 € pour les prestations de services et activités libérales. Or, on est loin de ces résultats, puisque, d'après l'Insee, les auto-entrepreneurs ayant démarré une activité et déclaré un CA en 2010 réalisent un CA mensuel moyen de 1.000 €. Soit un chiffre bien en-deçà, rapporté à 12 mois d'activité, des plafonds mentionnés. Dans le secteur de la construction, le CA moyen se monte à 1.310 €, rapporte l'Insee, un des plus élevés juste derrière celui du secteur de la restauration.
Enfin, l'Insee a dressé un profil de l'auto-entrepreneur, qui, dans le secteur de la construction est un homme à 97%. Si, globalement, le niveau d'études est moins important chez les auto-entrepreneurs que chez les autres créateurs d'entreprises, c'est dans la construction et le commerce que l'on retrouve les moins diplômés.