L'obligation d'étanchéité à l'air entraîne elle aussi des problèmes. Il existerait tout d'abord des failles liées aux produits utilisés : parcloses, baies coulissantes, lanterneaux, trappes de visite, coffres de volets roulants, portes de séparation avec les volumes non chauffés, etc. Des défauts de conception et de mise en œuvre ont également été rapportés : de trop nombreuses traversées de l'enveloppe (réseaux, canalisations) génèrent des fuites d'air parasites, les traversées de planchers par des conduits d'évacuation des fumées seraient mal appréhendées, l'installation d'un ascenseur induirait des fuites d'air liée à l'obligation de ventilation de la gaine, tandis que le recours massif à la mousse polyuréthane-silicone serait remise en question en termes de durabilité.
D'autres observations font état de difficultés de séchage après coulage de la chape. Les conséquences seraient assez nombreuses, avec l'apparition de moisissures, de taches, de déformations de menuiseries, ou des retards dans les phases de second œuvre. Du côté de l'énergie, les panneaux solaires seraient parfois mal positionnés générant des problèmes d'entretien. Et une surface de capteurs trop importante entraînerait un vieillissement prématuré lié à des surchauffes. L'utilisation des énergies renouvelables s'accompagnerait d'ailleurs de problèmes de gestion de ces appoints. Des défauts de sécurité incendie auraient été relevés, notamment lors de la réalisation de l'étanchéité à l'eau des terrasses en présence d'isolants non ignifugés. Enfin, l'étude révèle qu'il existerait également un risque de surdimensionnement des équipements qui serait préjudiciable : sous-exploités, ils seraient sujets à un encrassement prématuré et donc à une baisse de rendement, voire une dégradation accélérée.
Recommandations
Aussi, les professionnels de l'AQC émettent-ils quelques conseils : ils plaident notamment pour une meilleure coordination des différents corps de métiers intervenant sur un chantier grâce à une meilleure communication. Pour les étapes de séchage en phase chantier, ils recommandent la mise en place de déshumidificateurs ou de VMC provisoires. Dans le cas de l'installation de panneaux solaires, l'AQC recommande l'intégration des masques solaires dans les calculs thermiques initiaux et, plus généralement, la prise en compte de l'environnement avant toute démarche. Les professionnels militent en fait en faveur d'une meilleure préparation des interventions et pour une meilleure anticipation des besoins par la collaboration entre les intervenants.
Les premiers résultats d'exploitation mettent en évidence l'absence de nouveaux désordres, inconnus jusqu'alors, dans les constructions basse consommation. De façon générale, la recherche d'étanchéité à l'air a même eu un impact positif sur la qualité globale des bâtiments. Les finitions sont mieux réalisées et le soin porté aux détails est accru. Cependant, certains matériaux choisis (mousses, joint silicone) pourraient poser des problèmes de vieillissement. Le développement des compétences deviendrait par ailleurs une nécessité tandis qu'une sensibilisation aux comportements à adopter dans les BBC serait tout aussi bénéfique.