LOI ELAN. Les jeunes élus accros aux réseaux sociaux sont-ils plus influents que les vieux briscards de la politique ? Le 3e Baromètre Rumeur Publique des Députés, réalisé avec Data Observer, dresse une appréciation quantitative et qualitative du rôle joué par les parlementaires, en se concentrant sur les problématiques de l'habitat et du logement.
Le projet de loi Elan, pour "Evolution du logement, de l'aménagement et du numérique", doit finir d'être examiné à l'Assemblée nationale très prochainement. L'occasion pour Rumeur Publique et Data Observer de faire un zoom sur l'activité des députés et sur ces élus qui se détachent en matière d'influence. Pour y parvenir, près de 200 millions de mots qui leurs sont attribués ont été décortiqués dans les médias, les réseaux sociaux et les retranscriptions des débats de l'hémicycle, afin de parvenir à une analyse quantitative et qualitative de leurs rôles. Et il s'avère que les primo-députés, élus en mai 2017 ont réussi à devenir presque aussi audibles et experts que leurs confrères qui ont aligné plusieurs mandats.
A ce petit jeu, c'est François Pupponi, député socialiste du Val-d'Oise, qui sort son épingle du jeu. Habitué des questions de rénovation urbaine, il est élu de Sarcelles et Villiers-le-Bel depuis 2007. Mais surtout, comme le notent Rumeur Publique et Data Observer, il est membre de l'influente commission des Finances, dont le rôle est déterminant pour le vote des budgets. Le principal intéressé explique : "Pour maîtriser un sujet, il faut sans cesse faire des aller-retours entre le terrain et la loi". Mais, dès la deuxième position, on retrouve un élu qui a fait son entrée dans l'hémicycle en 2017 : Richard Lioger, député La République en marche de Moselle. Ce dernier s'est rapidement fait un nom parmi ses collègues en étant nommé co-rapporteur de l'important projet de loi Elan. Il déclare : "Le contact avec les entreprises et associations est indispensable pour avoir des avis contradictoires". Médaille de bronze de ce classement, une célébrité dans le monde de l'habitat : Sylvia Pinel, députée non inscrite du Tarn-et-Garonne, qui fut ministre du Logement entre 2014 et 2016. "J'essaie d'utiliser tous les leviers à ma disposition pour faire entendre mes positions", déclare celle qui a laissé son nom à un dispositif d'aide aux propriétaires de logements.
Pour être influent, il vaut mieux être jeune député LaREM francilien…
D'autres noms connus figurent plus loin dans le classement Les Députés influents, comme celui de Jean-Christophe Lagarde (député UDI de Seine-Saint-Denis) en 7e position, qui fut maire de Drancy pendant 16 ans, l'occasion pour lui "d'appréhender le logement de façon très concrète". Ou encore Gilles Carrez (député Les Républicains du Val-de-Marne) qui pointe à la 20e place et dont le patronyme reste associé à la méthode de calcul des surfaces dans les copropriétés. Mais dans le top 50, figurent beaucoup de nouveaux venus. Comme l'analysent Rumeur Publique et Data Observer, ces "jeunes" élus qui sont arrivés sur les bancs de l'Assemblée en 2017 sont d'ores et déjà influents sur les questions de logement. Ils représentent même 64 % de tout le classement, contre 36 % aux députés qui enchaînent plusieurs mandats au Palais Bourbon. Cependant, le chiffre est trompeur puisque les "anciens" ne représentent plus que 25 % de l'hémicycle… Ils sont donc surreprésentés dans le classement. Tout comme les élus franciliens : alors qu'ils ne totalisent que 17 % de membres, ils composent près du tiers du top 50. Autre facteur d'influence : l'appartenance à la commission des finances ou à celle des Affaires économiques, en charge du sujet Logement, qui a elles deux trustent près de 60 % des élus du top. Marie Meyruey, consultante chez Rumeur Publique, résume : "Devenir expert passe en effet non seulement par la maîtrise de la technicité d'un sujet mais aussi par l'art de convaincre son écosystème, des médias, aux internautes en passant par les autres députés".
Côté affiliation politique, sans surprise La République en marche écrase la concurrence, avec 19 députés dans le top 50, contre 12 aux Républicains et seulement 6 aux socialistes. Modem, UDI et Gauche démocrate républicaine ont respectivement 4, 3 et 3 représentants cités. Sujet d'étonnement en revanche : l'absence dans le classement de la jeune députée La République en marche d'Isère, Marjolaine Meynier-Millefert, pourtant co-animatrice du Plan de rénovation énergétique de l'habitat. Une situation qui pourrait évoluer rapidement, avec la montée en puissance du plan et la présence accrue de l'élue dans les médias.
1. François Pupponi
2. Richard Lioger *
3. Sylvia Pinel
4. Stéphane Peu (GDR)*
5. François Jolivet (LaREM)*
6. Stéphanie Do (LaREM)*
7. Jean-Christophe Lagarde (UDI)
8. Annaïg Le Meur (LaREM)*
9. Serge Letchimy (PS)
10. Thibault Bazin (LR)*