D'après les Français, les leviers les plus efficaces, afin de réduire la demande en énergie, seraient la mise à disposition de solutions technologiques innovantes (67 %), des mesures de soutien financier pour des travaux ou des achats d'équipements (63 %) et un accompagnement plus étroit des particuliers par le biais de conseils personnalisés et d'informations neutres (42 %). Les freins évoqués comme retardant cette transition sont principalement d'ordre financier (39 %), de difficulté de mise en œuvre (35 %) et d'absence de garantie de rentabilité des investissements (32 %). De nombreuses personnes mettent également en avant un manque d'information ou de confiance sur les solutions déjà existantes. Pour autant, les ménages ne se sentent pas en première ligne dans le combat pour la réduction de la consommation énergétique. Les participants au débat estiment, pour leur très grande majorité, que l'Etat devra montrer l'exemple (58 %), loin devant les industriels et les entreprises (50 %) et les collectivités (48 %). La capacité d'action des foyers français ne serait "que" de 32 %...

 

Quelles décisions sont attendues du débat national ?
Cependant, les sondés se montrent bien conscients des graves conséquences d'une absence de changement de stratégie énergétique : ils estiment que ce serait faire porter aux générations futures cette responsabilité (49 %) et que le coût pour la France serait disproportionné, notamment vis-à-vis du pétrole (44 %). Entre 20 et 24 % des Français interrogés mentionnent également des risques sanitaires ou accidentels liés aux sources d'énergie existantes (nucléaire notamment). C'est pourquoi, les participants au grand débat national demandent, en priorité, le lancement d'un vaste programme de R&D national et européen (50 %) et une réorientation des investissements vers les énergies renouvelables dont les filières doivent être développées (46 %). Environ 39,5 % espèrent également une fiscalité verte, plus incitative. Nombreux sont les interrogés à estimer que l'Europe ou la France doivent encadrer politiquement la transition énergétique, même si la dimension "humaine", dans les bassins de vie (communes notamment), est également très bien représentée.

 

Terminant sur une touche d'espoir, les Français estiment à 49 % que le modèle énergétique qui émergera aura "des effets positifs sur l'environnement et la santé", et des effets d'ampleur sur l'emploi et l'économie (38,5 %). En tout, près des trois-quarts des participants pensent que les effets de la transition énergétique seront bénéfiques pour toute la société française. Seuls 7 % envisagent des conséquences négatives, pour eux ou pour la France. L'ensemble des résultats de cette journée seront analysés au cours du prochain mois, avant d'être mis en discussion le 20 juin, lors de la 8e séance plénière du Conseil national du débat.

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