Côté investissement, un coup de frein a été ressenti suite à la crise. D'ailleurs, 72% des répondants de l'Observatoire soulignent son impact négatif. Toutefois, cela ne semble pas avoir atteint les projets d'achat de matériels, notamment en cette période de salon Expobois. Ainsi, à moins de 6 mois, les projets d'investissement concernent essentiellement le petit outillage (de 32 à 44% selon les secteurs), suivis à 32% par les équipements en matière de sécurité. En revanche, les machines de 1re et 2e transformation ne devraient faire l'objet d'investissement qu'à moyen terme. Concernant les budgets prévus pour l'investissement, près d'1 projet sur 5 bénéficie d'un budget compris entre 10.000 et 50.000 €, et près d'1/3 des projets d'investissement en-cours disposent d'un budget supérieur à 50.000 €.
Flou artistique sur les thèmes de société
Sur le thème du développement durable, les acteurs restent conscients des enjeux environnementaux de leur filière, mais sous-exploitent cette opportunité. Ainsi, ils ne sont que 52% à considérer que les mesures environnementales les engagent à une gestion raisonnée des déchets. Seuls 44% s'attachent à une solution plus drastique des produits de traitement du bois, tandis que 42% d'entre eux vérifient la provenance et la certification du matériau bois acheté. Le Développement Durable est rentré dans les mœurs, indique l'Observatoire. Vu que le prix de l'énergie est bas, le marché français l'a digéré. Néanmoins, la fibre bois est en retard sur les autres fibres qui ont déjà encaissé un bénéfice environnemental. « Le secteur bois a du travail à faire pour apporter la preuve de l'efficacité de ce matériau », juge Gilles Marmoret (CAPEB - UNA CMA). « Aujourd'hui, tout le monde entend parler du bois à la télévision par des reportages sur les constructions, mais les arguments ne suffisent pas toujours. Ainsi pour les fenêtres où seules 2 fenêtres sur 10 sont en bois, le marché est à reconquérir. »
Enfin, interrogés sur l'impact du plan de relance de 100 m€ de l'Etat et sur la taxe carbone, les acteurs de la filière Bois oscillent entre méconnaissance et perplexité. Le premier n'est connu que par 56% des répondants, alors que la seconde bénéficie d'une plus forte notoriété (96%). Certains pensent ainsi que le plan de relance s'est perdu dans les méandres des établissements financiers ! D'autres tels que Patrick Simon (Cemab, conseil et études de machines à bois à Soultzeren (68)) sont plus optimistes : « On sent les effets du plan de relance chez ceux qui s'attachent à faire de la maison bois, de l'ossature bois. Il y a un nouvel élan, un nouveau souffle. Pour les autres, il n'y a pas d'effet ».