INQUIÉTUDE. L'ultime constructeur tricolore de tunneliers, NFM Technologies, est dans une mauvaise passe financière. L'entreprise, dont le principal actionnaire est le conglomérat chinois NHI, n'a pas signé de nouveau contrat depuis 2016, et a été placé cet été en cessation de paiement.
Le conglomérat chinois NHI est-il en train de creuser la tombe du dernier fabricant de tunneliers français, NFM Technologies ? C'est ce qui ressort d'un article des Echos consacré à la mauvaise situation financière de la société. Le quotidien économique nous apprend en effet que l'assemblier a dû rappeler en catastrophe son ancien directeur, Luc Devaux, au début de l'année 2017, pour tenter de redresser la barre. NFM Technologies n'a plus signé de contrat depuis 2016, et le dernier engin sorti de son usine du Creusot (Saône-et-Loire) est actuellement au travail pour creuser la ligne (d'ailleurs contestée) du Lyon-Turin, dans les Alpes. D'après des propos rapportés par Les Échos, Luc Devaux a préféré, devant l'urgence de la situation, déclarer l'entreprise en cessation de paiement à la fin du mois de juillet 2018, de manière à "ouvrir une procédure de redressement tant qu'on pouvait encore éviter la liquidation".
Deux propositions de reprise
Prochain objectif pour NFM : trouver un repreneur d'ici le 2 octobre 2018, jour de l'audience au Tribunal de commerce de Lyon. La procédure de cessation de paiement puis de redressement judiciaire permettrait, selon Luc Devaux, de s'affranchir "de la tutelle de l'actionnaire". Car il faut dire que ce dernier n'a pas facilité la vie de la société basée à Villeurbanne (Rhône) : de mauvais choix stratégiques opérés par le conglomérat NHI ont plombé l'image de NFM Technologies, la qualité de ses tunneliers étant remise en cause. Et le géant chinois rencontrant lui-même des difficultés financières dans l'Empire du Milieu, il ne parvient pas à obtenir des garanties bancaires suffisantes pour redorer le blason de NFM.
Par conséquent, quel avenir se dessine pour le dernier fabricant de tunneliers français ? D'après Les Echos, NFM Technologies aurait d'ores-et-déjà reçu deux propositions de repreneurs, un français et un européen. Mais pour l'heure, il ne reste plus qu'un seul constructeur de tunneliers sur le Vieux Continent, l'allemand Herrenknecht, qui dispose du coup d'un boulevard sur le marché international, et peut ainsi s'offrir la part du lion. Un constat d'autant plus dommageable que plusieurs chantiers de foration vont arriver dans les prochains mois en France, que ce soit au niveau du Grand Paris Express ou du prolongement du métropolitain lyonnais.