Construire quatre terrasses sur un terrain en pente. Un défi relevé par l'architecte Bruno Cateland. Découvrez ce projet en images.
Maud et Christophe ont acquis leur maison, il y a près de dix ans, séduits par le point de vue qu'offrait leur habitation sur le village de Courzieu (Rhône), situé à quelques centaines de mètres, en contrebas. Un panorama rendu possible par le fort dénivelé du terrain. Seul problème : les commerces, tous proches du bas du jardin, étaient difficilement accessibles du fait de la pente de 60% du terrain. Pour y remédier, l'architecte Bruno Cateland a décidé de relever un défi de taille : réaliser un escalier entrecoupé de terrasses sur toute la longueur de ce jardin escarpé.
Une intervention minimaliste
De prime abord, le chantier s'annonçait difficile : "Devant la tâche, beaucoup d'artisans se sont d'ailleurs découragés, reconnaît Bruno Cateland. D'autant que les propriétaires avaient une exigence particulière : conserver l'ensemble du jardin dans son état d'origine, comme si les terrasses avaient simplement été 'posées' sur le terrain".
Pour répondre à la volonté du jeune couple, l'architecte a opté pour un système très léger : "Les fondations des terrasses et des murs de soutènement sont superficielles. Elles descendent à seulement 1,50 mètre, précise-t-il. Elles ont été réalisées au fur et à mesure, vers le bas, et les coffrages déplacés à chaque fois". Un système qui a également permis de limiter le coût des travaux à 45.000 euros hors taxe. En outre, tous les talus déplacés pour les besoins du chantier ont été reconfigurés et la majorité de la végétation protégée. Au final, seul un arbre a dû être coupé.
Des matériaux à l'état brut
Les quatre terrasses - de 102 mètres carrés pour la plus haute, 32 mètres carrés pour la terrasse basse et de quatre et six mètres carrés pour les deux paliers intermédiaires - s'intègrent parfaitement au milieu naturel : "Des roseaux coupés puis agrafés se dressent tout autour des plateformes pour servir de pare-vue. La charpente est en Douglass raboté tandis que du pin autoclave recouvre les sols".
Dans le prolongement des terrasses, les escaliers sont bien souvent constitués de matériaux naturels. Dans le bas du jardin, la descente est d'ailleurs assurée par de simples emmarchements de bois dans la terre, enfoncés grâce à un fer à béton. Le second escalier, quant à lui, comme les murs de soutènement, est en béton brut : "C'est une démarche volontaire, justifie l'architecte. Ce matériau est magnifique : en s'approchant, le visiteur peut même apercevoir en relief les fibres de bois gravées dans le béton". Un contraste béton-bois, comme un écho à la maison dont le rez-de-chaussée est en dur et le premier étage, en ossature bois.
Avant
A l'origine, un jardin en pente de 60%. La maison est située en haut tandis que, tout en bas, un chemin communal permet de rejoindre le village en quelques minutes.
Maquette
L'idée de Bruno Cateland, architecte, a été de proposer un escalier entrecoupé de quatre terrasses qui s'adaptent au plus près de la topographie du terrain. Le parcours correspond à une petite balade d'une durée de deux minutes.
Dessin
Sur ce dessin, l'intervention est minimaliste. Les terrasses et l'escalier doivent donner l'impression qu'ils ont été comme posés sur le sol. Dans cette idée, la végétation a été préservée. Seul un arbre a dû être coupé.
Plan
Au cœur des travaux, l'escalier témoigne de cette intervention minimaliste : son cheminement en zigzag, très graphique, répond en fait aux contraintes liées à la largeur et à l'inclinaison du terrain.
Travaux
Une pelle de trois tonnes a été nécessaire pour mener à bien le chantier. Au premier plan, les fondations de la première terrasse.
Travaux
Les fondations ont été réalisées au fur et à mesure, du haut vers le bas, et les coffrages déplacés à chaque fois. Ici, vue sur les travaux de la terrasse intermédiaire.
Travaux
La première terrasse a été élargie. Les poutres sont en porte à faux sur un mètre pour ne pas être trop proches du talus, un choix qui donne un effet de décollement de la terrasse vue d'en bas.
Travaux
Terrasse du bas. Au fond, vue sur le village.
Première terrasse
La terrasse haute a été élargie. Les poutres sont en porte à faux sur un mètre pour ne pas être trop proches du talus, un choix qui donne un effet de décollement à la terrasse, vue d'en bas.
Première terrasse
La première terrasse est en fait sur deux niveaux. Au sol, des spots encastrés ont été ajoutés pour l'éclairage.
Première terrasse
Un pare-vue a été apposé sur le mur de soutènement existant qui donne sur le parking.
Première terrasse
Un autre pare-vue composé de roseaux coupés puis agrafés protège des regards mitoyens.
Première terrasse
La charpente de la terrasse est en Douglass raboté tandis que du pin autoclave recouvre le sol.
Le chemin
L'escalier qui relie la terrasse haute au premier palier intermédiaire est en bois. Il contraste avec l'escalier en béton qui relie ce palier à la terrasse basse.
Basse terrasse
Le garde-corps en filet métallique n'a pas encore été ajouté. Les escaliers en bois et en béton contrastent pour atteindre la terrasse basse destinée à servir de salon d'été.
Basse terrasse
L'escalier latéral permet de poursuivre la descente de cette terrasse basse au dernier palier.
Escalier
Les emmarchements bois et le dernier mur en angle qui doit accueillir un banc de repos marquent les derniers pas avant de descendre sur la droite pour atteindre le chemin communal.
Largeur : 22 mètres
Durée des travaux : 3 mois
Coût : 45.000 euros hors taxe
Prix : Meilleur réalisation catégorie terrasse / piscine, Lauriers de la construction bois 2008